Les vacances, enfin ! Avec la météo mitigée de ces dernières semaines, caractérisée par des températures plutôt fraîches, c’est au dernier moment que je me suis décidé, coïncidant avec le retour de la chaleur. Un petit programme à la frontière franco-italienne a été concocté sur quelques jours. Pour le premier d’entre eux, direction le Col du Mont Cenis, au fin fond de la Maurienne. Je bifurque sur la route au sud-est jusqu’à son terminus, le parking du refuge du Petit Mont Cenis (2110 m). Période estivale oblige, celui-ci est bondé. Il règne ici un franc soleil, à peine gâché par quelques cirrus. Vers 15 heures, j’attaque mes premières foulées, par une grande chaleur. L’objectif du jour est les Lacs Giaset (2670 m). L’ascension s’effectue tranquillement et rapidement le Lac Perrin est atteint. Se dévoile alors le paysage du Mont d’Ambin en face, qui ne me quittera plus de la journée. La seconde partie du parcours consiste à remonter en diagonale tout le versant, avec un sentier ne cessant de monter et descendre, casse-pattes ! Heureusement que les marquages jaunes sont nombreux, on se perdrait facilement dans cette côte jonchée de rochers.
Finalement, peu après 17 heures, me voilà arrivé aux lacs. L’ambiance y est d’un calme absolu, je suis le seul humain dans ce vaste espace. Je me trouve un spot parfait pour planter la tente, un replat herbeux en hauteur, entre deux lacs, à l’abri du vent qui de temps à autre délivre quelques bourrasques. Je prospecte le coin à la recherche de plans de vue photographiques. Une zone à linaigrettes m’occupe une bonne partie de la fin de journée, à défaut de paysage, les conditions anticycloniques n’offrant pas une belle lumière. Un peu plus tard, un bruit m’interpelle sur ma gauche : une harde de bouquetins, venue satisfaire leur curiosité. La mienne vient à en être animée. Je récupère mon téléobjectif et tente d’aller à leur rencontre, en les contournant. Mais ces bêtes-là sont plus farouches que leurs congénères dans d’autres massifs, celles-ci s’éloignant au fur et à mesure que j’approche. On restera sur le plaisir de la rencontre à défaut de belles images.
La nuit tombant, je me faufile dans la tente pour y trouver le sommeil, de courte durée puisque peu après minuit, le réveil sonne. Le croissant de Lune étant passé derrière l’horizon, c’est un ciel nocturne d’une grande pureté qui se dresse au-dessus de moi. C’est l’occasion de tester mon nouvel objectif dédié à cet exercice. Le résultat semble être à la hauteur des attentes, la Voie Lactée est bien mise en valeur, elle qui s’élance au-dessus des Dents d’Ambin et qui se reflète dans les calmes eaux des lacs. Je reste bien plus d’une heure à capter ces scènes, d’autant plus qu’une flopée d’étoiles filantes sillonnent furtivement le ciel. La nuit en montagne reste toujours aussi inspirante.
Au petit matin, de nouveau le réveil sonne, à 6 heures. Plus un seul nuage dans l’atmosphère, je me contente alors d’immortaliser les parfaits reflets des montagnes, jusqu’au lever de soleil. L’ambiance y est d’une profonde sérénité : aucun bruit, absence de vent, température acceptable et personne à l’horizon. Je retourne dans mon abri faire une petite sieste en profitant des rayons du soleil et retourne au parking, dans une certaine fournaise. Je n’ose imaginer les conditions plus bas en vallée…