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Sylvain Clapot - Photographe > 2021

2021

Colle del Sommeiller (3018 m) – Mont-Cenis
Colle del Sommeiller (3018 m) – Mont-Cenis
17 août 2021 In Mont-Cenis No Comment

De retour au parking du refuge du Petit Mont Cenis, je poursuis mon petit séjour dans le secteur et reprends la voiture pour basculer du côté italien. Mon programme du jour est placé sous le signe du repos, bien que paradoxalement cela va m’amener à 3000 mètres d’altitude ! Mon objectif n’est autre que le Colle del Sommeiller, accessible via une piste. A Bardonecchia, je prends la direction de Rochemolles. Déjà, la route est quelque peu étroite, puis se transforme en piste. Week-end du 15 août oblige, sous un soleil de plomb qui plus est, nombreux sont ceux qui ont eu la même idée de se réfugier en altitude. Une première partie du flot s’arrête au niveau du barrage, vers 2000 m, notamment ceux avec une voiture citadine. La piste poursuit en attaquant le versant jusqu’à un autre point de chute pour les visiteurs, à l’Alpeggio Chatalan (2200 m).

A partir de là, la qualité du revêtement impose l’utilisation d’un 4×4. Un péage est présent à cet endroit, je m’acquitte des 5 euros et continue l’itinéraire, c’est presque 1000 mètres de dénivelé routier qui m’attendent ! Une telle infrastructure n’est pas courante, on la doit non pas aux activités militaires, mais à un projet de ski d’été sur le glacier du Sommeiller dans les années 60, qui a peu duré. La route en est donc le vestige que les locaux maintiennent, faisant le bonheur des VTTistes, motards et autres férus de 4×4. Passé les alpages, c’est dans l’univers minéral de la haute montagne que la piste sillonne. La chaussée est assez torturée, me rappelant l’épopée islandaise. C’est en tout cas totalement dépaysant et original. Vers 16 heures, me voici au parking sommital, à 2991 m. Le vent balaie le sable au gré des bourrasques. Je sors prospecter le coin et repère au fond un promontoire rocheux : c’est là que je dormirai. Je prépare mon sac et m’y rends, c’est à peine à 15 minutes de marche. Un semblant de replat avec moins de cailloux sera idéal pour y planter la tente. Ce cap rocailleux est délimité à l’ouest et au nord par un précipice de plusieurs centaines de mètres, offrant une vue plongeante sur la vallée des lacs blancs, un paysage post-glaciaire saisissant, constitué de dédales rocheux, de lacs et de torrents provenant de glaciers en cours d’extinction.
La fin de journée en ces lieux est agréable, et se termine par de sympathiques lueurs chaudes, avant que la nuit ne plonge tout cela dans l’obscurité. Vers minuit, me voilà dehors à capter les étoiles, surtout la Voie Lactée qui s’élance au-dessus du Col du Sommeiller, magnifique.

Le lendemain matin, la tempête de ciel bleu qui règne ici ne m’inspire pas trop, le lever de soleil est plutôt fade. Il conclut une nuit particulièrement clémente au niveau des températures, malgré l’altitude. Les premiers rayons, dès 7 heures, réchauffent déjà bien la tente qui ne tarde pas à se transformer en serre. J’y lézarde à l’intérieur afin de profiter de cette quiétude puis plie progressivement mon paquetage, prêt à entamer la longue descente vers Bardonecchia…

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Lacs Giaset (2670 m) – Mont-Cenis
Lacs Giaset (2670 m) – Mont-Cenis
17 août 2021 In Mont-Cenis No Comment

Les vacances, enfin ! Avec la météo mitigée de ces dernières semaines, caractérisée par des températures plutôt fraîches, c’est au dernier moment que je me suis décidé, coïncidant avec le retour de la chaleur. Un petit programme à la frontière franco-italienne a été concocté sur quelques jours. Pour le premier d’entre eux, direction le Col du Mont Cenis, au fin fond de la Maurienne. Je bifurque sur la route au sud-est jusqu’à son terminus, le parking du refuge du Petit Mont Cenis (2110 m). Période estivale oblige, celui-ci est bondé. Il règne ici un franc soleil, à peine gâché par quelques cirrus. Vers 15 heures, j’attaque mes premières foulées, par une grande chaleur. L’objectif du jour est les Lacs Giaset (2670 m). L’ascension s’effectue tranquillement et rapidement le Lac Perrin est atteint. Se dévoile alors le paysage du Mont d’Ambin en face, qui ne me quittera plus de la journée. La seconde partie du parcours consiste à remonter en diagonale tout le versant, avec un sentier ne cessant de monter et descendre, casse-pattes ! Heureusement que les marquages jaunes sont nombreux, on se perdrait facilement dans cette côte jonchée de rochers.
Finalement, peu après 17 heures, me voilà arrivé aux lacs. L’ambiance y est d’un calme absolu, je suis le seul humain dans ce vaste espace. Je me trouve un spot parfait pour planter la tente, un replat herbeux en hauteur, entre deux lacs, à l’abri du vent qui de temps à autre délivre quelques bourrasques. Je prospecte le coin à la recherche de plans de vue photographiques. Une zone à linaigrettes m’occupe une bonne partie de la fin de journée, à défaut de paysage, les conditions anticycloniques n’offrant pas une belle lumière. Un peu plus tard, un bruit m’interpelle sur ma gauche : une harde de bouquetins, venue satisfaire leur curiosité. La mienne vient à en être animée. Je récupère mon téléobjectif et tente d’aller à leur rencontre, en les contournant. Mais ces bêtes-là sont plus farouches que leurs congénères dans d’autres massifs, celles-ci s’éloignant au fur et à mesure que j’approche. On restera sur le plaisir de la rencontre à défaut de belles images.

La nuit tombant, je me faufile dans la tente pour y trouver le sommeil, de courte durée puisque peu après minuit, le réveil sonne. Le croissant de Lune étant passé derrière l’horizon, c’est un ciel nocturne d’une grande pureté qui se dresse au-dessus de moi. C’est l’occasion de tester mon nouvel objectif dédié à cet exercice. Le résultat semble être à la hauteur des attentes, la Voie Lactée est bien mise en valeur, elle qui s’élance au-dessus des Dents d’Ambin et qui se reflète dans les calmes eaux des lacs. Je reste bien plus d’une heure à capter ces scènes, d’autant plus qu’une flopée d’étoiles filantes sillonnent furtivement le ciel. La nuit en montagne reste toujours aussi inspirante.
Au petit matin, de nouveau le réveil sonne, à 6 heures. Plus un seul nuage dans l’atmosphère, je me contente alors d’immortaliser les parfaits reflets des montagnes, jusqu’au lever de soleil. L’ambiance y est d’une profonde sérénité : aucun bruit, absence de vent, température acceptable et personne à l’horizon. Je retourne dans mon abri faire une petite sieste en profitant des rayons du soleil et retourne au parking, dans une certaine fournaise. Je n’ose imaginer les conditions plus bas en vallée…

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Mont Thabor (3178 m) – Cerces
Mont Thabor (3178 m) – Cerces
11 juillet 2021 In Cerces No Comment

Il se dresse là devant moi, du haut de ses 3178 mètres, avec en ligne de mire constante sa chapelle sommitale, le Thabor semble si proche. La pente est plutôt raide dès le col des Méandes passé. L’édifice religieux sur le toit de la montagne instaure une ambiance qui tend plus du pèlerinage que de la simple randonnée, sentiment renforcé par les nombreux signes ostentatoires qui jonchent le sentier. Exposée sud, cette face est heureusement peu enneigée, mis à part quelques névés çà et là. L’altitude commence à se faire ressentir sur l’organisme, surtout à partir de la barre des 3000 mètres. Le souffle est court, chaque enjambée demande plus d’énergie. Le parcours se transforme en chemin de croix pour le pèlerin que je suis, portant sur mon dos non pas mon échafaud mais mon sac de 20 kg…
Le petit col sous le sommet, à 3062 m, est un carrefour avec les randonneurs venus de Valmeinier. C’est aussi d’ici qu’on peut voir les derniers mètres de l’objectif. Bon nombre de touristes laissent leur sac à dos ici pour finir le dernier tronçon, sûrement harassés de tout le chemin parcouru. A 11h55, le Thabor est atteint, il ne m’aura fallu au final qu’1h15 depuis le col des Méandes ! Le temps est magnifique, ce qui permet d’apprécier le paysage sur 360°.
Je passe toute mon après-midi à lézarder sur un banc accolé à la chapelle, le soleil est piquant quand la petite brise daigne s’arrêter. J’y observe les va-et-vient des gens, les écoute parfois. Il y a beaucoup d’italiens ici, la frontière étant toute proche.

En fin d’après-midi, le sommet se dépeuple, tandis que le ciel commence à s’encombrer de nuages. Je profite d’avoir un peu de réseau pour vérifier les prévisions de la veille : le mauvais temps est bel et bien annoncé. La chapelle sera mon abri pour cette nuit, malgré son état qui en rebuterait plus d’un : toute la partie avant est en train de s’affaisser, des fissures laissant voir le jour se dessinent sur le mur frontal, la dalle laisse entrevoir un trou béant. Avec toute l’ironie qui me caractérise, je pose mon tapis de sol au pied d’un Jésus crucifié, voilà un bivouac plutôt atypique et insolite. Un groupe de 5 jeunes venus de la Loire seront mes colocataires du jour. En soirée, les nuages menaçants ceinturent la zone et le vent se lève : il n’y a aucun espoir de coucher de soleil, même si d’éphémères jeux de lumières magnifient le paysage vers l’ouest. C’est donc peu après 21 heures que j’essaie de trouver le sommeil. Vers 2 heures, je jette un œil dehors dans l’espoir de faire quelques clichés nocturnes : brouillard complet. Je réitère à 5 heures : pas mieux. J’en conclus hâtivement que c’est râpé pour le lever de soleil. Pourtant, à 6 heures, des rayons s’immiscent à travers la fenêtre de la chapelle. Branle-bas de combat ! Je m’habille en catastrophe, rassemble mon matériel et file dehors : une mer de nuages déchiquetée et agitée s’anime autour du Thabor. L’ambiance est somptueuse, en dépit du froid amplifié par un vent traître. Je m’exécute à immortaliser ces scènes fugaces et samivelesques avant de retourner dans la frêle bâtisse. Un café fort bienvenu m’est offert par mes compagnons du jour.

A 8h15, une fois mes bagages pliés, c’est le long chemin du retour qui m’attend. Les 1300 mètres de dénivelé négatif me font douter physiquement : la fatigue cumulée, des repas frugaux et surtout la faible quantité d’eau bue vont mettre les articulations à rude épreuve. J’attaque le retour jusqu’au col des Méandes de façon un peu ludique en empruntant une combe enneigée sur près de 500 mètres de dénivelé. La portion la plus raide a eu raison de moi et c’est sur les fesses que je termine. Heureusement sans conséquence, même si j’ai frôlé quelques blocs sur une zone ombragée et glacée ! Du coup, seulement une demi-heure a été nécessaire pour faire cette section. D’un pas engagé, je continue le parcours en retrouvant les spots vus deux jours auparavant : lac du Peyron, col de la vallée étroite…sous un soleil agréable et une légère brise, bien loin des conditions hostiles du Thabor quelques heures plus tôt…
Finalement, à 11h15 le Parking du Lavoir est retrouvé, il ne m’aura fallu que 3 heures pour tout redescendre. Les genoux ont tenu bon ! La déception de ne pas avoir pu faire des photos nocturnes et d’avoir les premières lueurs du jour n’entachent cependant pas la fierté d’avoir enfin pu faire le Thabor. Objectif pourtant modeste et qui n’a rien d’un exploit, j’ai jusqu’à présent toujours douté de mes capacités, c’est désormais chose du passé. Un week-end solo magnifique dans ce paradis qu’est le massif des Cerces, ces moments-là resteront toujours de véritables expériences de vie, année après année.

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Col des Méandes (2727 m) – Cerces
Col des Méandes (2727 m) – Cerces
10 juillet 2021 In Cerces No Comment

Il n’aura échappé à personne que ce début juillet est relativement maussade, entre la fraîcheur, la pluie ou les orages vespéraux. Du mieux est annoncé ce week-end. Je n’attends pas qu’il soit commencé : au dernier moment, sur un coup de tête, je pose mon vendredi après-midi et me voilà embarqué sur les routes alpines, direction la Maurienne. En ligne de mire, le Thabor. Un sommet que j’ai maintes fois approché, mais jamais gravi. Il faut dire que celui-ci se mérite et avec mes 20 kg sur le dos, je préfère l’aborder sur deux jours.
Il est 16 heures, la voiture est garée au Parking du Lavoir (1900 m), au bout d’une piste partant de la station de Valfréjus. C’est sous un ciel bleu et quelques nuages débonnaires que j’entame le périple. Je vise le lac de Peyron comme étape.

Rapidement, j’avale le dénivelé et c’est à 17h30 que j’atteins le Col de la Vallée Étroite (2433 m). Le sentier poursuit en direction du sud-ouest, à flanc de montagne, pour ensuite sillonner dans un vaste éboulement, au sein duquel est blotti le lac de Peyron (2440 m). Il est 18h30. Un replat entouré de pierres empilées semble constituer un lieu de bivouac approprié. Je dépose le sac et vais prospecter autour du lac. Rapidement, j’en viens à la conclusion que le spot n’est pas adapté pour y faire de la photo : trop encaissé, pas de vue ouverte et une grande falaise qui surplombe le plan d’eau. Il faut aller plus haut. Je remets mon fardeau sur le dos et poursuis l’itinéraire. Moralement, c’est un peu dur de repartir quand on s’était préparé à ne plus bouger de la journée, mais l’idée de trouver plus loin un spot digne de ce nom redonne de la motivation.

Le sentier grimpe raide puis s’enfile dans une combe au pied du Grand Seru, rocher aussi ciselé que graphique. A quelques enjambées du col des Méandes, j’observe sur la droite un bel espace enherbé près d’une crête. L’endroit me semble fort inspirant et le rejoins aussitôt : aucun doute, c’est ici que je passerai la nuit. La vue y est exceptionnelle : vallon du Peyron, vallée étroite, Grand Seru et une quantité de sommets, dont le Thabor qui me domine au nord-ouest. Il est 20 heures.

A peine ai-je fini de monter la tente que le spectacle commence plus bas. Une mer de nuages peine à s’immiscer à travers le Col de la Vallée Étroite, un ballet atmosphérique dont je me délecte, jusqu’au coucher de soleil. Ce dernier vient parfaire le paysage, plongé dans des tons rougeâtres éphémères, rendant incandescents les cimes qui me font face. Des conditions idéales !

L’atmosphère est chargée en humidité, la tente est déjà tapissée de gouttelettes d’eau, tout comme les objectifs, pas très rassurant pour mes ambitions nocturnes. Vers minuit me revoilà à tutoyer le vide sur la crête, pour y capter la Voie Lactée particulièrement visible en cette nuit de nouvelle Lune, sans pollution lumineuse. Par contre, comme je le craignais, le timelapse de deux heures n’a pas été un succès, de la buée s’étant formée sur la lentille frontale.
Vers 5h30, je sors de mon sommeil pour mettre le nez dehors : pas un nuage à l’horizon. Je fais tout de même quelques images des premiers rayons de l’aube puis retourne me reposer. Cette longue sieste permet à ma tente détrempée de sécher progressivement. J’émerge de celle-ci vers 10 heures et vois sur le tout proche sentier de nombreux randonneurs à l’assaut du GR57.
A 10h40, me voici à les rejoindre direction la dernière étape de ma virée, le fameux Mont Thabor. Seuls 475 mètres de dénivelé me séparent du sommet…

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Petit Som (1772 m) – Chartreuse
Petit Som (1772 m) – Chartreuse
27 juin 2021 In Chartreuse No Comment

Pour la première fois depuis de nombreuses années, je n’ai pu honorer le solstice d’été en montagne. La faute aux orages qui ont sévi chaque soir dans les Alpes ces derniers jours.
Pour cet ultime week-end de juin, les cieux semblent avoir perdu de leur colère, l’occasion d’aller tutoyer les cimes alpines. Mes dernières sorties s’étant déroulées loin de mes bases, j’opte cette fois pour une ascension locale, en Chartreuse. C’est sans aucun doute le massif que j’ai le plus parcouru ces douze dernières années. Cependant, il reste encore quelques sommets qui n’ont pas été cochés dans la liste. Le modeste Petit Som est de ceux-là.

Je sais pertinemment que la météo prévue ne m’offrira pas des conditions photographiques intéressantes, mais l’envie de changer d’air est trop forte. Quitter temporairement cette vallée bien trop agitée et fréquentée pour moi. Me voilà donc au parking du Habert (1150 m), à la Ruchère. Deux itinéraires sont possibles pour atteindre mon objectif du jour. J’opte pour celui à l’est, par le col de Léchaud. Il est 15h30 lorsque j’entame mes premières foulées dans le versant. Une bonne partie du parcours s’effectue dans un magnifique sous-bois. Au gré d’un folk acoustique minimaliste (Beautiful Death) diffusé depuis mon portable, mes pas décidés et rapides ont comme un parfum de balade débonnaire, avec ces mélodies mélancoliques et intimistes. La symbiose parfaite de tous les sens du corps. La forêt franchie, déjà j’aperçois la croix sommitale, toute proche. Il est 17h10 quand j’atteins cette dernière, 1h40 d’ascension alors que les indications en bas annonçaient 2h30, plutôt encourageante comme performance.

Trouvant un replat à quelques mètres du sommet, je prends un bain de soleil pendant de longues minutes, dans ce calme religieux seulement trahi par les quelques randonneurs venus également ici en cette fin d’après-midi. Intrigué par l’arrivée d’un gendarme et d’un garde de l’ONF, je vais à leur rencontre pour satisfaire ma curiosité. Ils m’expliquent qu’ils font de la sensibilisation environnementale pour les personnes qui bivouaquent en montagne. Apparemment, depuis la levée des restrictions Covid, la fréquentation a explosé, avec certaines conséquences malheureuses liées à des pratiquants néophytes. Ce n’est pas moi qui vais avoir besoin de conseils !
Je profite des derniers instants de soleil pour faire quelques photos aériennes, avant de constater la confirmation de mes prévisions : à l’ouest, le ciel est encombré de nuages élevés, annihilant tout espoir de lumière dorée. Je ne boude néanmoins pas le plaisir de contempler le jour qui se meurt et la nuit qui s’éveille, tout comme les villes alentours qui commencent à scintiller.

Vers 1 heure du matin, je fais sonner le réveil pour capter l’ambiance de pleine lune, mais le ciel voilé n’est pas très favorable à l’exercice, j’abrège alors la séance. Cependant difficile de retrouver le sommeil : un « boum-boum » incessant remonte de la vallée. Un raffut pas possible digne d’une rave party qui ironiquement semble émaner de la zone de silence du désert de Chartreuse… Le respect semble être une notion à géométrie variable. Peu à peu, ce bruit est remplacé par un autre, qui cette fois est bien plus proche : la toile de ma tente. Aux alentours de 2 heures, le vent commence à se lever et mon armature tremble à chaque bourrasque. Aux premières lueurs du jour vers 5 heures, j’émerge pour aller immortaliser les nuages incandescents vers l’est, tandis que le vent se renforce de plus en plus. Et pour cause, côté sud, le ciel est bien sombre, des morceaux d’arc-en-ciel se forment côté Terres Froides et à l’intérieur de la Chartreuse. De beaux et éphémères jeux de lumière s’offrent à moi un peu partout. Les conditions deviennent cependant rapidement tempétueuses à l’approche de l’averse. Je plie bagages et entame la descente, il est 6h45. Fort heureusement, la pluie a longé le flanc occidental du massif et seules quelques gouttes se sont invitées sur le trajet du retour. A 8 heures, le parking est retrouvé, signant la fin de cette sortie plutôt correcte, mais avec un sommeil presque inexistant…

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Près de la Basse du Gerbier (2569 m) – Grandes Rousses/Arves
Près de la Basse du Gerbier (2569 m) – Grandes Rousses/Arves
13 juin 2021 In Grandes Rousses No Comment

Après un mois de mai assez chaotique au niveau de la météo, juin semble vouloir tenir son rang. Les premières grosses chaleurs sont même attendues pour ces prochains jours. Il était temps, l’hiver a été long dans les Alpes et certains versants sont encore bien tapissés d’un épais manteau blanc.
Pour cette raison, il faut encore faire preuve de prudence dans le choix des sorties pour ne pas se retrouver dans des situations périlleuses. Une visualisation des différentes webcams de Savoie et d’Isère m’oriente vers un secteur que je connais bien : celui des Aiguilles d’Arves.
Presque chaque soir de la semaine écoulée, des orages ont éclaté dans la région, mais leur occurrence est à la diminution pour ce week-end, je prends le pari.
A 15 heures, me voici au parking au-dessus du Chalmieu (Albiez-Montrond). Le cadre est toujours aussi grandiose ici, avec les majestueuses Aiguilles d’Arves qui trônent en arrière-plan. La chaleur retrouvée ces dernières semaines a une conséquence que je n’avais pas anticipée, engendrant ma première difficulté du parcours : les torrents sont déchaînés. Le sentier qui traverse le plus gros d’entre eux n’est pas franchissable. Je me vois donc contraint de faire un bon détour en amont pour aller chercher un passage favorable. Presque une heure plus tard, l’itinéraire est retrouvé un peu plus haut, c’est l’ultime montée jusqu’à la Basse du Gerbier. En contrebas, un cri continu de marmotte m’interpelle : une silhouette grise et élancée remonte le versant enneigé, on aurait bien dit un loup !…
Sous le col, une grande quantité de neige s’est accumulée, je patauge dedans, heureusement pas longtemps, jusqu’à atteindre la crête, plutôt bien dégagée de par son exposition. Entre temps, la météo s’est dégradée : des nuages denses accrochent les sommets, la température s’est refroidie et il semble pleuvoir en Maurienne si j’en crois l’atmosphère sombre qui règne au loin. Je me trouve un petit sommet en direction du Gros Crey et déploie la tente pour patienter, il est environ 18h30.
Par chance, le ciel se découvre peu à peu et le soleil refait son apparition. Des bancs de brumes fugaces viennent joliment décorer les Aiguilles d’Arves. Côté Belledonne, des développements de cumulonimbus empêchent tout espoir de coucher de soleil sur mon secteur. Je fais quelques belles images à l’heure bleue et vais me reposer. Vers minuit et demi, le réveil sonne, c’est le début de ce que je suis venu chercher ici : une nuit noire et la Voie Lactée au-dessus des Aiguilles. Le spectacle nocturne tient toutes ses promesses et je m’adonne à capter le ciel pendant près d’une heure trente.
J’essaie ensuite de trouver le sommeil dans les trois heures restantes avant l’aube. Le mois de juin est particulièrement éprouvant à cause des nuits courtes.
Aux premières lueurs du jour, me revoici dehors. Les conditions ne s’annoncent pas fameuses : ciel clair et voiles à l’est. Je fais quelques photos par principe mais rien d’extraordinaire, c’était attendu. Je retourne sous ma tente, profiter du moment le plus agréable du bivouac, celui où le soleil réchauffe mon abri, un filet d’air frais se faufile dans l’ouverture et les alouettes qui chantent à tue-tête dans ce silence apaisant.
Vers 9h30, je lève le camp, le ciel s’est entre-temps chargé de cirrus et autres voiles élevés, ce qui me fait penser que j’ai bien fait de monter ici hier. En 2 heures, la voiture est retrouvée, fin d’une sortie sympathique.

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Lacs du Malrif (2500 m) – Queyras
Lacs du Malrif (2500 m) – Queyras
19 mai 2021 In Queyras No Comment

Décidément, ce mois de mai est bien peu réjouissant, entre le froid et les épisodes pluvieux qui se succèdent. Ne souhaitant pas me laisser abattre par la météo et profiter de mes congés, je scrute les prévisions : sur les Alpes du nord, aucun espoir, le mauvais temps est de mise ; quant aux Alpes du Sud, c’est un peu plus prometteur. Il me faut pour cela dépasser Briançon. Le Queyras semble donc la destination idéale, Météo France annonçant, je cite, de « rares averses » sur l’après-midi, potentiellement intéressant pour avoir quelques ambiances.

Après avoir analysé la carte topo, j’opte pour les lacs du Malrif, à Aiguilles. Je passe un coup de fil à la mairie au préalable pour savoir si la piste de la bergerie du Lombard est ouverte. Renseignements pris auprès d’un élu, la secrétaire me dit que c’est tout bon. Me voilà alors parti pour les Hautes-Alpes. Au col du Lautaret, les Écrins sont magnifiquement plâtrés et le soleil radieux. Je continue jusqu’aux portes du Queyras, tandis que le ciel s’ennuage peu à peu. Le doute s’installe. Arrivé au parking, à 1965 m d’altitude, mon optimisme en prend un coup : l’atmosphère s’est totalement voilée et un vent froid s’est installé. Après toute la route parcourue, il est trop tard pour abandonner. Et après tout, le bulletin météo prévoit du mauvais temps que sur une demi-journée seulement (du moins, le crois-je). J’arpente alors le sentier. Exposé sud, il est dépourvu de neige jusqu’à environ 2400 m d’altitude, au niveau de la Crête du Serre de l’Aigle. C’est précisément dans ce secteur que les conditions se dégradent à vue d’œil : le vent se renforce, la température baisse et derrière moi, sur les montagnes, défilent des draperies grisâtres. La neige.

J’active le pas, j’espère atteindre les lacs avant que les hostilités ne commencent. Cependant, juste au sud du Grand Laus, une combe exposée à l’est me ralentit considérablement, la neige y est particulièrement abondante et je m’enfonce jusqu’aux genoux à chacun de mes pas. Un vrai bourbier, alors que j’aperçois en face le panneau annonçant l’imminence du lac. Mais les évènements en décident autrement. Tandis que je patauge dans le manteau blanc, la neige commence à tomber. Animée par un vent puissant, elle se transforme en rafales de petits projectiles. Il faut rapidement aller s’abriter. Je descends d’une cinquantaine de mètres la combe pour trouver un replat. J’y plante la tente en catastrophe, le froid engourdissant mes doigts et les vêtements bien humidifiés. Duvet, doudoune, bonnet et gants m’offrent un réconfort bienvenu. Je patiente un moment, pensant subir qu’un épisode passager. Mais rien n’y fait, la nuit commence à tomber et dehors les conditions sont toujours aussi hostiles. Je prends alors un frugal repas et regarde un film pour m’occuper. Pendant ce temps, la toile de mon abri de fortune tremble à tel point que certains dialogues sont inaudibles dans ce vacarme assourdissant.

Difficile de trouver le sommeil…les heures défilent…un répit relatif du vent m’autorise un bref assoupissement…interrompu par un soudain froid humide. Un œil dehors, une myriade d’étoiles scintille. C’est le rayonnement nocturne. Il est 2 heures. Je ne trouve cependant pas le courage d’aller faire des photos. La fatigue m’emporte enfin, mais à 5 heures, c’est une nouvelle épreuve qui s’annonce. Mon bivouac improvisé est littéralement balayé par de puissantes bourrasques. Si jusqu’à présent j’étais surtout désabusé par cette sortie ratée, pour la première fois l’inquiétude me prend. La toile hurle de douleur tant elle est fouettée de tous les côtés et, plus embêtant, les arceaux de ma MSR sont pliés par l’intensité du blizzard. C’est pourtant une tente 4 saisons, elle est censée tenir. Je soutiens l’armature avec mes mains pour soulager ses souffrances. Mes espoirs d’une accalmie sont annihilés, le jour se lève et c’est toujours la sensation d’être au cœur d’une soufflerie qui domine. Pas question de rester encore des heures ici. Méthodiquement je m’attèle à préparer mon sac, afin de limiter l’entreposage de matériel dehors qui finirait irrémédiablement à des centaines de mètres. Une fois prêt, je le laisse à l’intérieur pour aider la tente à ne pas s’envoler et vais faire quelques images du lever de soleil sur les sommets. Sur le sol, les grains de neige forment des traînées d’une beauté assassine.

Vient alors le moment le plus délicat : ranger la tente sans perdre un quelconque élément. Au prix de quelques acrobaties et de doigts engourdis, j’accomplis la tâche avec succès. Il me faut alors remonter cette combe à pieds, dans laquelle je m’enfonce toujours autant. Basculant enfin sur l’autre versant, la bise se calme et cette fois c’est moi qui peux souffler. Avec le recul, je me suis probablement installé au pire des endroits, même si les circonstances ne m’ont guère laissé le choix. Au final, il a neigé environ 3-4 cm à partir de 2200 m d’altitude. Je retourne à la voiture sous un grand ciel bleu, avec le regret de ne pas avoir atteint les lacs pourtant si proches. En dépit des apparences, les conditions là-haut étaient particulièrement inhospitalières. Une sortie riche en actions, à défaut de belles images…

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Col du Galibier (2642 m) – Grandes Rousses
Col du Galibier (2642 m) – Grandes Rousses
10 mai 2021 In Grandes Rousses No Comment

Voilà un peu plus de 6 mois que je n’ai pas mis les pieds en montagne, la faute aux restrictions covidiennes et ma tendance à hiberner à cette période. Traditionnellement, le mois de mai sonne comme le début d’un nouveau cycle. Cependant, l’hiver joue les prolongations. Malgré la belle saison sur le calendrier, ces derniers jours ont été marqués par le froid, la pluie en vallée et la neige en montagne. Fort heureusement, un redoux passager, couplé à du beau temps, est annoncé ce week-end. L’occasion est toute trouvée pour retourner en altitude.

Cela dit, les forêts n’ont pas encore verdi en totalité dans les Préalpes, ce qui ne garantira pas des photos exceptionnelles. Je me tourne alors vers les Alpes internes, avec cependant des précautions à prendre en raison du risque élevé d’avalanche. J’opte pour une face sud, au manteau plus stable, quand il n’est pas absent. Je jette mon dévolu sur le Col du Galibier. La voiture garée au Col du Lautaret, j’attaque l’ascension à 14h45. Le soleil est presque piquant. Le parcours emprunte la totalité de la route goudronnée, qui est dégagée sur presque la moitié. Je rencontre le chasse-neige stationné vers 2345 m, au droit du torrent de Roche Noire. A partir de là, il faudra seulement compter sur l’action du soleil de ces dernières semaines pour observer un peu de bitume, plus facile à arpenter. Sur les faces sud, aucun problème, mais dès l’approche de versants exposés différemment, les quantités de neige deviennent toute autre. Vers 2500 m, en rive droite du torrent du Galibier, d’anciennes coulées m’obligent à chausser les raquettes… pour une courte durée, une des lanières en plastique a cassé. Impossible de continuer ainsi, je les accroche au sac et reprends la marche seulement équipé de guêtres. Une fois cette section délicate passée, j’atteins le refuge du Galibier, à hauteur du tunnel. Un coup d’œil sur la dernière portion menant au col, il semblerait que ça passe. Un dernier effort me conduit à l’objectif du jour, non sans avoir douté au moment d’avoir traversé une combe particulièrement exposée. Vers 18 heures, me voilà enfin arrivé à la table d’orientation. Les conditions sont très ventées mais la vue vaut le détour. Côté Valloire, je vois les stigmates de nombreuses coulées avalancheuses, l’une d’entre elles a probablement emporté les 4 skieurs il y a quelques heures à peine… glaçant.

Longtemps j’hésite : est-ce que je plante la tente au col afin de profiter du panorama, ou est-ce que je redescends vers le refuge pour être plus tranquille au niveau du vent ?
Ce sera la seconde option, plus sécuritaire.

Je choisis mon spot dans ce vaste espace ouvert et installe ma tente littéralement sur la route, recouverte d’une bonne épaisseur de neige cela dit. A peine ai-je fini de mettre en place mon campement que le soleil passe derrière la montagne, il est temps de manger.
Peu avant la tombée de la nuit, je pars à la recherche d’un endroit plus photogénique que mon lieu de bivouac entouré d’éléments anthropiques. Je remonte la combe derrière, et y trouve un somptueux paysage maculé de blanc, sans aucune trace. Durant toute l’heure bleue, j’immortalise les belles courbes du relief enneigé, fort esthétique.
De retour à la tente, une petite sieste est fort bienvenue…sieste oui, car à minuit, me voilà de nouveau à vadrouiller dans le secteur. Néanmoins, l’humidité est importante, des nuages approchent par le sud-ouest, m’empêchant de faire les prises souhaitées. Probablement effrayé ou importuné par ma frontale, un choucas sorti de nulle part fait mine de m’agresser, m’envoyant même une rafale de déjections, qui heureusement ne m’atteignent pas. Quelle action improbable !

Je retourne me coucher en espérant avoir de meilleures conditions plus tard. Peine perdue, vers 3h, je jette un œil dehors : brouillard complet. Tant pis.
5h45, le réveil sonne une fois de plus, l’aube est déjà entamée. Ni une ni deux, je me précipite vers la combe derrière, le temps est dégagé et les cimes ont fière allure là-bas. Au bout de ce vallon se trouve un col, à 2593 m. Il y règne un vent à décorner les bœufs, engourdissant les doigts en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, mais la vue sur les reliefs plâtres vaut bien ce sacrifice. L’ambiance hivernale est saisissante de beauté, sur cette neige regelée durant la nuit qui craquelle au gré de mes pas, la brume glisse à toute vitesse. Je ne manque pas de capter cette scène, malgré ce froid mordant.
De retour à mon abri de fortune, j’avale rapidement une barre de céréale, plie mes affaires, et entame le chemin du retour. Le col du Lautaret est retrouvé sur les coups de 10 heures.

Une sortie aussi éprouvante qu’étonnante. Eprouvante par la longueur de la route entre le Lautaret et le Galibier, les passages de neige épaisse, le vent et le sommeil quasi-inexistant ; étonnante par la pureté des paysages à l’ouest du col, comme si février s’était invité en mai…

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