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Sylvain Clapot - Photographe > 2021

2021

Lac de la Vogealle (2001 m) – Giffre
Lac de la Vogealle (2001 m) – Giffre
23 octobre 2021 In Giffre No Comment

A force d’enchainer les bivouacs dans le froid et le vent, j’ai chopé la crève. Qu’importe, l’automne bat son plein et pour honorer dignement cette saison, direction un coin célèbre que je ne connais pourtant pas : le cirque du Fer à Cheval, en Haute-Savoie. L’éphémère perturbation de la veille n’a guère apporté de pluie, ni même de neige, à peine observe-t-on un léger saupoudrage des sommets à plus de 2800 mètres.

En ce vendredi, le grand parking est bien désert et d’emblée l’endroit impose de sa magie. Le visiteur que je suis est accueilli par l’imposant Pic de Tenneverge, grande cathédrale rocheuse s’élevant jusqu’aux cieux. J’entame mes premières foulées peu avant 13 heures, une mise en jambes sur le chemin en fond de vallée, encerclé de toutes parts par cette forteresse monolithique baignée dans les couleurs d’automne. Il va pourtant bien falloir la gravir. C’est à partir du Chalet de Prazon que les hostilités commencent : le sentier se fraie un passage dans cette abrupte pente, bordée çà et là par des câbles en acier pour rassurer le visiteur en proie au vertige. Le rythme cardiaque s’accentue, avec 20 kg sur le dos, l’exercice n’en est pas plus aisé. Une heure plus tard, le Chalet du Boret est atteint, de quoi souffler un moment. Ce n’est pourtant là qu’une bien maigre étape de franchie, il faut presque se dénuquer pour entrapercevoir l’objectif du jour, là-haut dans ce dédale rocailleux.

Cette pause m’a fait du bien, j’avance à bonne allure dans le versant, atteignant rapidement la Pierre du Dard, puis le Refuge de la Vogealle peu avant 16 heures, stimulé par les paysages enivrants du site. Au niveau du refuge, je bifurque sur le promontoire à droite, aux formes déchirées et sculptées par l’érosion, labyrinthe de lapiaz à l’esthétique singulière. Un point haut me permet de dominer la haute vallée du Giffre. De quoi faire quelques clichés d’ambiances, entre les cascades, forêts dorées et relief découpé, le tout dans une atmosphère assez humide, les versants d’altitude étant embrumés.

Ayant initialement prévu de stationner sur ce secteur jusqu’au couchant, une intuition m’anime : derrière, les Dents Blanches sont illuminées par le soleil, coiffées d’un brouillard virevoltant. C’est plutôt là-bas qu’il faut être. Je remballe et slalome sur ce parterre de lames calcaires dressées vers le ciel et me dirige à cadence soutenue en direction du Lac de la Vogealle. Il est bientôt 17 heures et la lumière n’attendra pas. Presque à bout de souffle et épuisé, me voilà au plan d’eau, tandis que la luminosité se meurt sur les sommets, trop tard !… Le jour décline, entrainant avec lui l’arrivée de la brume, qui s’immisce dans les moindres recoins de la vallée, y compris celle où je suis. J’installe ma tente sur un replat herbeux pour y trouver un peu de réconfort, et m’y glisse à l’intérieur. Je scrute dehors de temps à autre, les montagnes restent bouchées, inutile d’espérer.

Après m’être occupé un moment à manger et regarder un film (il fait nuit tôt en cette saison !), je passe la tête à l’extérieur, tout est dégagé et les cimes sont éclairées : le lever de Lune ! Je rejoins les rives du lac pour immortaliser cette scène pendant un peu moins d’une heure, jusqu’à être de nouveau envahi par la brume. Il est temps d’aller dormir.

Bien que fraîche, la nuit est plutôt agréable, sans le moindre vent, confortablement recroquevillé dans mon duvet adapté à ces rudes conditions. La douloureuse arrive lorsque le réveil sonne à 7h30. Dehors, le froid s’est emparé des lieux, un quart du lac a gelé durant la période nocturne. J’empile les couches mais mes pieds sont congelés dans ces chaussures d’alpinisme bien trop serrées pour faire circuler l’air. Au-dessus de ma tête, c’est tempête de ciel bleu. Les conditions de prise de vue n’offrent rien d’exceptionnel, même si l’instant demeure beau. Je regagne mon abri de fortune pour me réchauffer, jusqu’à ce que le soleil franchisse la crête pour imprégner le secteur de ses rayons bienvenus. Le silence du moment n’est trahi que par les blocs dévalant les versants, probablement lié au gel/dégel car malgré mes observations, par le moindre ongulé ne semble présent par ici.

A l’origine, mon objectif était de passer deux nuits dans ce coin, en allant du côté de la Pointe de Bellegarde. La raison semble prendre le pas sur le cœur : je ne ressens pas la force ni la motivation d’aller là-haut. Les conditions météo sont trop banales et le sentier passe par un tronçon assez engagé, le gel et l’humidité pourraient m’être fatal, d’autant plus que je suis seul.

J’entame donc la descente qui use bien les genoux. Le retour à la voiture sonne comme une récompense. L’influence du week-end ensoleillé se fait bien sentir, le parking est bondé. Une sortie relativement éprouvante, mais qui m’aura permis de découvrir un lieu magnétique. J’y reviendrai, assurément.

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Mont Colombier (2045 m) – Bauges
Mont Colombier (2045 m) – Bauges
20 octobre 2021 In Bauges No Comment

Voilà bien quelques jours que l’anticyclone sévit dans la région, engendrant certes du beau temps, mais des lumières fades et des ambiances loin de celles que je recherche. Qu’importe, j’ai des jours de libres et le mauvais temps est annoncé pour bientôt, il faut en profiter. Surtout, l’automne est en pleine explosion, comme a pu le montrer la consultation des différentes webcams, notamment en Bauges. Pas le temps de tergiverser, direction ce cher massif aux abords de Chambéry. Afin d’avoir une vue à 360 degrés, j’opte pour un sommet central : le Mont Colombier (2045 m).

Sur les coups de 13 heures, au parking du point coté 1183 mètres, j’attaque l’ascension en empruntant la piste forestière. La météo est peu encourageante, le ciel est encombré d’un épais voile élevé, mais les prévisions sont formelles : il se dissipera dans l’après-midi. Le sous-bois n’en demeure pas moins magnifique, resplendissant par la palette de couleurs des arbres : jaune, orange, rouge et vert. Flamboyant. Le mercure est plutôt estival, à la faveur d’un flux de sud généralisé, la montée fait transpirer, en particulier quand les alpages sont atteints, au voisinage du Col de la Cochette (1694 m). C’est d’ailleurs à ce moment-là que le soleil fait son apparition, renforçant la sensation de chaleur. Vu ce qu’il reste à faire, le palpitant ne va guère baisser en intensité, bien au contraire ! Il s’agit de remonter la crête du col jusqu’au sommet, sur près de 350 mètres de dénivelé, sur une pente raide. Je m’y attèle, en reprenant de temps en temps mon souffle et parviens à la croix sommitale vers 15h15, soit 2h15 de grimpette totale, une performance satisfaisante avec un sac dépassant les 20 kg.

Je reste un long moment là-haut à contempler les lieux et discute avec quelques randonneurs montés entre-temps, bien étonnés de savoir que je prévois de bivouaquer sur l’étroite crête. J’effectue quelques prises de vue par drone en fin d’après-midi, voyant que des nuages à l’horizon risquent de tamiser la lumière crépusculaire. Du ciel, les perspectives changent. Je m’attache ensuite de monter ma petite tente 1 place sur un pseudo-replat à une vingtaine de mètres au nord de la croix, entre un gros bloc rocheux et…le vide. On se rassurera avec le fait que je n’ai jamais été pris de somnambulisme. Le soleil décline à l’horizon et comme prévu, la lumière faiblit et devient terne sur les cimes environnantes. Je reste néanmoins à l’affût d’une bonne surprise. A l’est, la pleine lune émerge des montagnes, offrant un regain d’intérêt au moment. Contre toute attente, une trouée à l’ouest laisse filtrer les derniers rayons de soleil, inespéré ! Le secteur se pare d’incroyables couleurs violettes à roses, m’obligeant à courir sur la crête pour rejoindre un spot favorable pour immortaliser la scène. Deux minutes. L’instant aura été éphémère mais intense. S’en suit un rougeoiement des voiles élevés à l’horizon, esthétiques mais difficilement intégrables aux compositions. Au même moment, le vent a décidé de s’inviter à la partie. Moi qui pensais être suffisamment éloigné de la vallée du Rhône pour être protégé, dommage. Je rejoins mon petit abri de fortune et vaque à diverses occupations, puis ressors vers 21h et minuit faire quelques photos du paysage sous la pleine Lune. Le rendu est toujours aussi surprenant, cette sensation d’être en plein jour, où seuls les villages éclairés et les discrètes étoiles dans le ciel trahissent cette impression.
Le lendemain matin, 7 heures. C’est à peu près à cet instant-là que la sortie devient peu à peu désagréable. Les premières lueurs de l’aube se manifestent à l’est, rendant incandescents les voiles élevés toujours présents dans les cieux. Mais le vent lui aussi s’est réveillé, et plutôt du pied gauche. La toile de tente est fouettée de toutes parts. Tandis que j’effectue quelques captations du lever du jour, j’en viens à douter de la stabilité de mon abri, harnaché sur un sol peu épais et instable. Pas le choix, je fais l’impasse sur les couleurs de l’aurore et plie mon bazar en veillant à ce que rien ne s’envole, tranquillisant ainsi mon esprit. Pour autant, la soufflerie ne mollit pas, mais je tiens à saisir les quelques ambiances matinales, notamment cette belle lumière fugace sur les forêts multicolores. Au bout d’un moment, c’en est trop, je quitte le sommet pour entamer la descente. Au col de la Cochette, les conditions sont bien plus hospitalières, de quoi finir sereinement.

Une sortie plutôt mitigée sur le plan photographique, la faute à un ciel globalement voilé, parsemé de traces d’avions, ainsi qu’au vent devenu insupportable au matin. Néanmoins, revoir les versants baujus dans la flamboyance d’octobre restera un motif de satisfaction.

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Lac de l’Ascension (2307 m) – Queyras
Lac de l’Ascension (2307 m) – Queyras
15 octobre 2021 In Queyras No Comment

Les premières dizaines de mètres sous les Aurus sont quelque peu difficiles à négocier. Encore dans l’ombre, le sentier est complètement gelé. J’avance alors prudemment pour ne pas finir cent mètres plus bas. Une fois la crête ensoleillée atteinte, je peux enfin descendre sereinement vers le Collet du Peyron. J’y rencontre un groupe de randonneurs bien intrigués par le volume de mon sac.

Je poursuis la descente jusqu’à atteindre le Petit Lac Escur. Celui-ci a l’étonnante particularité de former un cœur. C’est ici que je me contente d’un frugal repas, puis continue la découverte des lieux, impressionnant par sa beauté. Le sentier longe ensuite le Lac Escur, reflétant l’imposante muraille rocheuse du Mouriare.
Souhaitant prendre un peu de hauteur, je me rends sur un mamelon herbeux en position centrale. Je m’allonge ici pendant un long moment, à profiter du soleil. Une double sensation m’anime : à la fois la chaleur bienvenue de notre étoile, et en même temps le froid apporté par le filet de brise, rappelant qu’à la mi-octobre à cette altitude mieux vaut être habillé.

L’horloge tourne. Après réflexion, je choisis mon lieu de bivouac, ce sera au bout du Lac de l’Ascension, près de son exutoire. Un replat enherbé s’avère tout à fait adéquat, j’y dresse mon abri pour cette nuit.
Le soleil décline et les couleurs prennent des teintes chaudes sur le relief. C’est le moment d’immortaliser le coucher de soleil. A la différence de la veille, pas un seul nuage à l’horizon ne vient troubler les festivités. Un peu de texture dans le ciel au-dessus de moi aurait apporté plus de consistance au décor, mais il faut se résigner à faire avec ce bleu homogène. Posté au bord du lac, je capte les derniers instants de lumière, d’une grande pureté. Curieusement, l’incandescence forme un liseré continu sur les hautes cimes qui me font face. Avec le reflet sur le plan d’eau, l’esthétique de la scène est assez originale. Au sud, le premier quartier de lune émerge par-delà la crête du Peyron.
La fraîcheur tombe rapidement, je ne traîne pas à rejoindre ma tente, manger et me reposer, bien que la journée ait été tranquille. Pas le moindre vent et un ciel totalement clair, le froid s’empare des lieux. Bien au chaud dans mon duvet, je décline l’idée d’aller sortir en pleine nuit, et même pour le lever de soleil. La veille, j’avais pu observer comment la lumière progressait sur le secteur et la configuration du site n’est pas favorable, en contre-jour. Qui plus est, toujours aucun nuage à l’horizon, autant d’éléments qui ne motivent pas à sortir l’appareil. Il est 9h40, je plie bagages. Pour finir le tour du propriétaire, j’opte pour une boucle en empruntant le sentier longeant une grande partie du Torrent de l’Ascension, au sud-ouest. Le parcours est désert, pas âme-qui-vive croisée sur cette longue portion jusqu’au retour à la voiture. Un séjour plutôt intéressant dans ce lieu de caractère…

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Les Aurus (2608 m) – Queyras
Les Aurus (2608 m) – Queyras
14 octobre 2021 In Queyras No Comment

Troisième sortie de cette édition automnale, et comme bien souvent, c’est le Queyras qui constitue ma destination de prédilection. J’ai décidé de me rendre sur un secteur que je ne connais pas : le Lac de l’Ascension. Logé dans un grand cirque en compagnie de deux autres lacs (Escur et Petit Escur), il se situe à l’extrême ouest du massif, près de la vallée de la Durance entre Briançon et Embrun. Pour en profiter un maximum, je passerai deux nuits ici.

L’accès au départ de la rando s’effectue en empruntant une longue piste forestière pendant 8 km au-dessus de la Roche de Rame, sans grande difficulté. Me voilà donc au lieu-dit du Giet (1829 m). Le temps est magnifique.
Sur les coups de 13h20, je démarre la montée et pas le temps de s’échauffer, l’itinéraire tire droit dans la pente, le long d’une piste en fort mauvais état, ravinée au possible. Cette première partie se déroule en sous-bois, dans une ambiance méditerranéenne avec tous ces pins. Après avoir traversé un petit alpage, le parcours investit l’univers du minéral, sur un tapis d’éboulis au sud du Collet du Peyron (2457 m), que j’atteins en un peu moins de deux heures.
Plutôt bien jambes, j’opte pour une inversion de programme et de tirer à tribord, pour remonter la crête jusqu’à atteindre ce sommet surplombant de 150 mètres le col : les Aurus (2608 m). Après d’ultimes efforts, me voilà en haut. L’endroit est idéalement agencé, avec un large espace herbeux pour y planter la tente. La vue à 360 degrés est exceptionnelle, notamment sur les lacs. A l’ouest, des voiles élevés me tracassent : la lumière du couchant risque d’être fade. Je fais alors voler le drone pendant qu’il est encore temps, puis profite de la fin d’après-midi sous ma toile.

J’immortalise le coucher de soleil qui s’avère assez banal, en cette période anticyclonique, puis retourne vite me calfeutrer. Une fois le soleil passé, la température dégringole et le vent s’invite à la partie. Le début de nuit est assez désagréable, à cause du bruit de la soufflerie. Heureusement, celui-ci s’atténue quelques heures plus tard et enfin je trouve le sommeil. Le ciel clair favorise la baisse du mercure et au réveil à 7 heures, c’est non sans peine que je m’extirpe de mon chaud duvet pour m’en aller capter le lever de soleil. Comme la veille, celui-ci n’a rien d’exceptionnel, mais les premiers rayons qui m’atteignent apportent un vif réconfort.
N’étant pas pressé, je lézarde sur ma cime toute la matinée et entame la descente, à midi. La seconde étape n’est seulement qu’à quelques enjambées : le lac de l’Ascension.

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Lac de Lanserlia (2750 m) – Vanoise
Lac de Lanserlia (2750 m) – Vanoise
12 octobre 2021 In Vanoise No Comment

L’acte II de mon périple automnal m’emmène cette fois un peu plus en amont de la vallée de la Maurienne, du côté de la Vanoise. Direction le parking de Bellecombe (2304 m), au terme d’une longue ascension en voiture depuis Termignon. Je me restaure dans ce bain de soleil, quoiqu’un peu frais (9°C). Mon objectif du jour est le secteur des lacs de Lanserlia, moyennant 500 mètres de dénivelé environ. La fatigue de la descente du matin se fait sentir dans les jambes, la progression s’effectue à petit rythme, ponctuée de plusieurs arrêts pour contempler les glaciers qui me font face (et reprendre mon souffle). En un peu moins de 2 heures, le col est atteint (2780 m). Le reste n’est qu’une formalité, l’un des trois lacs que je convoite se situant juste en contrebas. Le paysage est somptueux, les versants sont saupoudrés de neige, tandis que le lac vit ses derniers jours avant la longue hibernation, sous l’épaisseur de glace qui ne devrait pas tarder à se former.

Je reste un long moment près du plan d’eau à lézarder, perdu dans mes pensées, dans un silence religieux. En cette période, les touristes ont déserté et rares sont les randonneurs à venir ici, tout cela n’en est que plus agréable. L’ombre gagnant le lac, je grimpe sur un promontoire pour profiter des chaleureux rayons de soleil. Contrairement à la veille, il n’y a pas la moindre once de vent, le ciel bleu se pare quant à lui de quelques cirrus débonnaires, annonciateurs de conditions anticycloniques.

Vers 18h30, le jour commence à lentement tirer sa révérence. Je me positionne au bord du lac, devant l’imposant Grand Roc Noir qui, pour le coup, ne porte bien son nom qu’à moitié, maculé de blanc pour plusieurs mois. C’est son reflet que je suis venu chercher ici. Au fur et à mesure que le soleil approche de l’horizon, les sommets se transforment en cendres incandescentes jusqu’à l’extinction des feux. Mais le spectacle n’en est pas fini pour autant. Alors que je rassemble petit à petit mes affaires, je garde un œil sur le secteur : au nord-est, la base du ciel se pare de mille et une couleurs chaudes, tandis qu’à l’ouest des nuages élevés prennent des tonalités vermeilles. Les lieux s’imprègnent alors d’une teinte surréaliste, dans les tons roses à violacés. C’est le début de l’heure bleue. Diantre, quelle atmosphère ! Les contrastes explosent, le Grand Roc Noir et son versant pourraient presque être palpables tant le relief est marqué. La neige fraîche tranche avec les falaises sombres, la montagne claire se détache d’un ciel devenu bleu saphir, tandis que les cimes se parent d’une étrange couleur mauve. La nature a donné là une séquence particulièrement surprenante, avant d’entrer en sommeil pour de longues heures, tout comme moi, qui ne vais pas sortir de mon abri, bien au chaud dans mon duvet.

Le lendemain matin, aux premières lueurs de l’aube, je scrute les environs. L’endroit n’est pas adapté pour immortaliser le lever de soleil, dans cette cuvette à contre-jour. Il aurait fallu grimper à la Pointe de Lanserlia pour admirer la Grande Casse s’illuminer. Trop tard, et pas le courage d’y aller, je retourne au parking de Bellecombe, le sentiment d’avoir vécu la veille un moment privilégié face à ce géant de la Vanoise.

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Lac sans nom (2700 m) – Cerces
Lac sans nom (2700 m) – Cerces
11 octobre 2021 In Cerces No Comment

Décidément, la Maurienne aura été ma destination phare de 2021. Pour inaugurer le début de mes pérégrinations automnales, me voilà de nouveau sur les routes de cette vallée, direction Valfréjus et le Parking du Lavoir (1900 m). Une mer de nuages a investi les Préalpes et s’engouffre jusque vers Modane. Animée par le vent, la brume remonte sporadiquement là où je suis stationné.

En cette mi-octobre, les températures sont déjà bien fraîches et c’est bien habillé que j’attaque la rando à 13h30. Le franc soleil a cependant vite raison de moi et rapidement je finis en t-shirt, d’autant plus que j’avance à bonne cadence. Il ne reste plus grand chose de la neige tombée la semaine dernière, seuls les plus hauts sommets sont drapés de leur manteau blanc. En seulement 1h15, me voilà au Col de la Vallée Étroite (2433 m). Je me dirige vers la droite en direction du Refuge du Mont Thabor, dans une ambiance d’automne magnifique : ciel bleu, alpages dorés et cimes enneigées. Une fois le bâtiment atteint, je longe les lacs Sainte-Marguerite puis, peu après, pars en hors sentier vers le nord. Mon objectif est de retourner au même endroit qu’en 2014. Je sillonne alors ces pelouses vallonnées et arrive au premier plan d’eau. J’atteins un promontoire idéalement placé mais renonce à y planter la tente : trop exposé au vent. J’erre un petit moment dans ce secteur à la recherche d’un bon spot et trouve un mamelon au-dessus de plusieurs lacs. Le vent devient désagréable et je me résigne à me mettre dans une zone légèrement abritée par des rochers, étroite et en pente. Le confort attendra un autre jour.

En discutant avec des randonneurs croisés au refuge, je leur avais dit que souvent la mer de nuages remontait le vallon jusqu’au Col de la Vallée Étroite et vu les conditions du moment, je ne serais pas étonné d’y revoir ce phénomène ce soir. J’avais vu juste : la brume s’immisce lentement dans la vallée. Là où je suis placé, les conditions de prise de vue sont médiocres, étant assez éloigné de ce spectacle. Je décide alors de redescendre rapidement afin de dominer cette mer de nuages en formation. Pari gagné. La Roche Bernaude devient incandescente au soleil couchant, tandis que sa base est enveloppée par une brume virevoltante. Un régal à immortaliser. La nuit tombant, je regagne mon abri, me restaure et somnole, jusqu’à ressortir en début de soirée faire quelques images nocturnes.
En dépit des températures négatives dehors, je ne souffre pas du froid durant mon sommeil, seul le vent vient jouer les trouble-fête, surtout en fin de nuit. Vers 7 heures, me revoilà dehors. Il n’y a plus aucun nuage dans le ciel. Je décide d’aller au bord d’un lac en contrebas, mais l’esthétique du lieu ne rend pas hommage à la beauté du secteur, je fais quelques photos puis retrouve ma tente pour prendre le petit déjeuner, avant de partir à 9h30. Une sortie plutôt prolifique !

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Lac des Chéserys (2210 m) – Aiguilles Rouges
Lac des Chéserys (2210 m) – Aiguilles Rouges
18 septembre 2021 In Aiguilles Rouges No Comment

Longtemps annoncée désastreuse, la météo de cette fin de semaine a octroyé une petite fenêtre de beau temps, un créneau à ne pas manquer. Direction la vallée de Chamonix, à Tré-le-Champ (1416 m), les lacs des Chéserys (2210 m) constituent l’objectif du jour. Il a énormément plu la veille, l’atmosphère en porte encore les stigmates : une épaisse brume accroche les sommets, virevolte le long des versants. La probabilité de s’y retrouver plongé est relativement forte. Qu’importe, en bas le soleil brille et c’est à 13 heures que les premières foulées débutent. Malgré le poids du sac, l’ascension s’effectue à bon rythme et rapidement la seule réelle difficulté du parcours est atteinte : une série d’échelles disposées vers 1900 mètres. N’ayant pas le vertige, ce passage aérien s’avère surtout ludique. Il permet aussi d’engranger du dénivelé facilement. Peu avant 15 heures, la Tête aux Vents (2133 m) est franchie. Carrefour entre plusieurs sentiers, quelques randonneurs y sont croisés. Heureusement, on est un vendredi de mi-septembre, bien loin de l’affluence déraisonnée de ce coin en période estivale. Ici, la brume commence à faire son apparition, allant et venant au gré du vent.

La fin de l’itinéraire, à flanc de versant, n’augure rien de bon, se dirigeant tout droit dans le brouillard. A 15h15, le lac se dévoile. Il y fait frisquet et la recherche d’un spot de bivouac devient la priorité. Difficile de trouver l’endroit adéquat, les quelques replats sont gorgés d’eau, et hors de question de se mettre entre le plan d’eau et le Mont Blanc afin de préserver le panorama. Un secteur favorable est trouvé à quelques dizaines de mètres derrière un monticule rocheux. L’endroit est étroit mais fera l’affaire. De temps à autre, la vue se dégage, laissant entrevoir les imposantes murailles qui constitue le massif du Mont Blanc. En fin de journée, les éclaircies deviennent plus franches et permettent de profiter du panorama exceptionnel depuis le bord du lac, avec le reflet parfait du Mont Blanc, coiffé d’énormes nuages d’humidité. Le pari semble être gagné, mais de nouveau la brume envahit le site, hypothéquant franchement les espoirs de coucher de soleil. Je me positionne malgré tout au bout du plan d’eau vers 19 heures, en vain, les visibilités sont telles qu’il est presque impossible de voir l’autre rive. Pourtant, à la verticale, le ciel bleu se distingue ça et là. Mais le destin en décide autrement et il faut se résigner à faire une croix sur les belles couleurs vespérales. Comble de malchance, un groupe de randonneurs a la brillante idée d’installer leur campement pile sur la bande de terre séparant le lac du Mont Blanc, gâchant ainsi la pureté d’un des plus beaux panoramas des Alpes…

C’est dans cette ambiance d’humidité généralisée que je rejoins ma tente, alors que la Lune jaillit derrière l’Aiguille Verte et des bouquetins peu farouches broutent paisiblement à 5 mètres de l’abri. Malgré la météo mitigée, le froid ne se fait pas sentir et rapidement je m’endors. Vers 2 heures, le réveil sonne pour effectuer quelques clichés nocturnes. La Lune éclaire d’une douce lumière les lieux, la brume s’en est allée, à part dans le fond de vallée où elle subsiste encore. J’immortalise ce paysage plongé dans la semi-obscurité, tandis que tout là-haut, des dizaines de frontales s’activent sur les pentes enneigées : les alpinistes à l’ascension du Mont Blanc.
Vers 6h30, me revoilà posté au bord du lac. Les premières lueurs du jour éveillent les plus hautes cimes, dans une ambiance d’une grande sérénité, seulement trahie par ces mêmes randonneurs qui ont décidé de squatter mon champ de vision du début à la fin, sans avoir l’impression de gêner ma quête de perfection. Le ciel s’avère être un peu trop vierge de nuages pour ce lever de soleil digne d’une carte postale. Un renard vient me rendre visite, puis repart, l’air de rien. Par chance, des bancs de brumes arrivant de Suisse agrémentent ce décor de rêve. Le paysage se voit sublimé, grâce à la douceur des formes et de la chaude lumière qui se répand de façon éphémère.
Après cette agréable session matinale, je regagne mon campement. La tente est détrempée par toute l’humidité ambiante. Le soleil, qui enfin illumine les lieux, apporte un réconfort bienvenu. Prendre son petit déjeuner devant un cadre pareil fait partie de ces choses simples mais essentielles.
Vers 9h30, l’heure est venue de redescendre. Le parking est retrouvé 1h30 plus tard, sous un beau soleil et l’esprit rempli de belles choses. Je n’ai certes pas eu les conditions parfaites sur le plan photographique, mais la magie de ce secteur opère toujours année après année…

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Pointe de Pralognan (2663 m) – Beaufortain
Pointe de Pralognan (2663 m) – Beaufortain
12 septembre 2021 In Beaufortain No Comment

Après quelques semaines sans montagne, l’appel des sommets s’est fait sentir. A la faveur d’une météo annoncée finalement meilleure que prévue, l’occasion a été toute trouvée pour ce second week-end de septembre.
Hésitant longuement sur ma destination, c’est le massif du Beaufortain qui a eu le dernier mot, du côté de la Pointe de Pralognan. Je démarre la rando à 13h30, depuis le Cormet de Roselend qui est toujours aussi prisé, même en cette saison. Le ciel est partagé entre un bleu azur et des nuages denses accrochant les cimes. Il a plu la veille, l’humidité dans l’air en témoigne encore. Le début du parcours consiste à emprunter pendant une bonne demi-heure une piste à flanc de montagne, en faux plat, jusqu’à rejoindre le ruisseau de la Neuva (2009 m). A partir de là, les choses sérieuses commencent : il faut remonter tout le versant. D’abord sans difficulté, la seconde partie du sentier devient nettement plus physique, proportionnel à la pente. Les courbes de niveau du plan ne laissent guère de doutes sur la véracité de mes propos. Les 300 derniers mètres s’avèrent être un bon exercice de cardio. A 15h20, essoufflé, le passeur de Pralognan est atteint (2567 m). Le plus dur est derrière moi, d’ici je vois l’emplacement repéré pour mon bivouac : un col blotti au pied de l’imposante et rocailleuse Pointe de la Terrasse. A 15h45 m’y voilà. Le ciel s’est entre-temps bien encombré de nuages, il fait frais. Je monte immédiatement ma tente pour avoir la possibilité de m’y réfugier puis prospecte les alentours. La vue est intéressante : le Mont Blanc, la ville des Glaciers, le Cormet de Roselend, le Col du Grand Fond et une partie de la Tarentaise.

J’admire le ballet de la brume qui va et vient sur les crêtes, tantôt me plongeant dans un épais brouillard, tantôt me laissant sous un ciel ensoleillé. En fin de journée, j’observe une mer de nuages venue du Cormet de Roselend qui remonte à toute vitesse, en 5 minutes à peine elle m’envahit. A l’heure du coucher de soleil, de belles ambiances brumeuses s’établissent devant moi, qui auraient été parfaites si un troupeau de moutons ne s’était pas installé à côté. Les deux patous blancs ne semblent manifestement pas favorables à ma présence, ayant le droit à leurs aboiements à mon encontre pendant une vingtaine de minutes. Je dois alors me cacher derrière la crête pour qu’enfin ils m’oublient (et accessoirement éviter tout drame).

La nuit tombée, je vais me calfeutrer dans mon duvet, avec la proche compagnie du troupeau, stationné à 150 mètres. Peu avant minuit, je m’extirpe de mon confort pour aller faire quelques images nocturnes. La brume est en train de se disloquer, je profite de ce qu’il reste pour les intégrer aux compositions. L’atmosphère demeure encore bien humide, de la condensation apparaît sur le matériel. Je renonce alors à faire des poses longues ou des timelapses.
A 6h30 le réveil sonne pour aller immortaliser les couleurs matinales. Le brouillard a disparu, le ciel est laiteux et entaché de traces d’avions, rien de très inspirant. Seuls des nuages au loin, au-delà du Col de la Seigne, au pied du versant italien du Mont Blanc, offrent une magnifique ambiance de haute montagne.

Je retourne me coucher après cette frugale moisson, tandis que les moutons s’activent pour repartir dans les alpages. Je me repose longuement, jusqu’à ce que le soleil émerge au-dessus de la Pointe de la Terrasse vers 10 heures. Ses rayons sont les bienvenus, la nuit a été fraîche et humide. Je quitte les lieux à 11h30. La descente s’effectue bien plus rapidement que la montée, à 13 heures me revoilà au parking. Une sortie qui n’a pas manqué d’intérêt, grâce aux beaux jeux de brumes qui ont animé les paysages !

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Lac Noir (2800 m) – Mont-Cenis
Lac Noir (2800 m) – Mont-Cenis
19 août 2021 In Mont-Cenis No Comment

On poursuit les pérégrinations estivales malgré la fatigue qui commence à s’accumuler dans les jambes. Pour la troisième fois en un mois, direction la Haute-Maurienne pour aller explorer une vallée que j’ai pu observer quelques jours auparavant depuis mon cher promontoire au Colle del Sommeiller : la vallée d’Ambin. Ce paysage post-glaciaire a attiré ma curiosité et l’envie d’aller sillonner ce coin a été plus forte. Alors direction la vallée reculée depuis Bramans, jusqu’au terminus de la route. Malheureusement, suite à un éboulement en 2020, le parking de la Maroqua n’est plus accessible, obligeant à se garer 1 kilomètre avant, au point coté 1895 m. Il est 13h30 quand sonnent les premières foulées de cette randonnée qui s’annonce longue. Pour cause, il faut tout d’abord effectuer une longue marche d’approche en petite montée, en passant par le Refuge d’Ambin (2270 m) et jusqu’à la passerelle d’Ambin (2340 m). Il aura bien fallu deux heures pour y parvenir.
De là, les cuisses et le cardio vont être mis à rude épreuve, puisque le sentier aborde un raide versant jusqu’au plateau où repose le Lac Noir (2800 m). Heureusement, les températures ont baissé ces derniers jours, rendant l’ascension un peu plus supportable. Il est environ 17h30 quand le lac est atteint. Je repère un endroit herbeux plat à l’écart de celui-ci. L’ambiance y est d’un grand calme, à peine chahutée par le bruit lointain des torrents ou des pierres déstabilisées par le passage de bouquetins sur le versant d’en face.

La fin de journée approche, il est l’heure d’aller immortaliser les belles couleurs crépusculaires. Mais la brume s’invite à la partie et rend l’exercice plus compliqué au niveau du lac noir : c’est trop encombré sur ce secteur pour capturer le reflet de la Rognasa d’Etache, alors direction un petit lac au nord-est, les Dents d’Ambin sont quant à elles sous le feu du projecteur stellaire. Ceinturée par une écharpe de brume virevoltante, la montagne n’en est que sublimée.
De retour à la tente, les conditions s’humidifient franchement : la brume envahit complètement la zone en même temps que le jour se meurt. Il est temps d’aller se glisser dans le duvet. Au cours des premières heures de la nuit, je scrute dehors : le brouillard est toujours là. Finalement, vers 2 heures, les étoiles brillent dans le ciel. Le timing est parfait, la Lune étant passée derrière l’horizon peu de temps auparavant. C’est l’occasion d’aller faire quelques poses nocturnes pour immortaliser le reflet de la voûte céleste sur le plan d’eau. L’ambiance est sereine, quoiqu’humide.
Peu après 6 heures, le réveil sonne une nouvelle fois. Difficile de s’extirper du confort pour s’exposer à la fraicheur matinale, mais l’effort a été récompensé par de beaux jeux de miroir sur le Lac Noir. La Rognasa d’Etache, du haut de ses 3373 mètres, a joué le rôle de flambeau aux premiers rayons de soleil, parcourue à sa base par une écharpe de nuages au Colle del Sommeiller. Une véritable image d’Epinal de la haute montagne, sereine et authentique.
Après une sieste méritée, pour ne pas dire un farniente, il est temps de redescendre, il est déjà 11h30 ! Le retour à la voiture est plutôt long, les genoux, les pieds et le dos commencent à se plaindre, mais le plaisir des paysages observés là-haut ont bien valu toute cette peine !

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Aiguille Rouge (2545 m) – Cerces
Aiguille Rouge (2545 m) – Cerces
17 août 2021 In Cerces No Comment

Après être descendu via la longue piste du Colle del Sommeiller, je me rends dans la zone de ma prochaine rando, côté français, au Col de l’Echelle (1762 m). Il est à peine midi et le soleil cogne fort, je prends donc quelques heures de repos, à l’ombre.
A 15h40, j’attaque les premières foulées, le sentier attaque droit dans la pente. La chaleur est contrebalancée par l’ombre de la forêt, animée par un léger vent fort bienvenu.
Pour cette dernière étape de mon trip frontalier, j’ai décidé de grimper léger : pas de drone (non autorisé ici, de toute manière), pas de téléobjectif et surtout pas de tente ! C’est donc la première fois que je vais dormir à la belle étoile, le mois d’août d’y prêtant bien. C’est donc avec environ 6 kg de moins que j’avance, et les performances s’en ressentent directement. L’ascension est plutôt rapide. Passées les ruines de tête noire (2183 m), la forêt s’arrête et laisse place à une sorte d’alpage dégarni, aux formes façonnées par l’érosion karstique. Le vent se fait par ailleurs nettement sentir, soutenu par de grosses bourrasques. L’Aiguille Rouge, de ce point de vue, s’élance dans le ciel et paraît presque inaccessible. Pourtant on distingue bien le sentier qui serpente sur son flanc occidental. D’un pas décidé, je pars à sa conquête. J’arrive à la croix sommitale à 17h30, soit 1h50 de montée. D’ici, le panorama à 360° est saisissant : les Alpes italiennes avec Bardonecchia au premier plan, Pic de Rochebrune, Barre des Écrins, Meije, Thabor et d’innombrables cimes qui cisaillent le ciel. Je lézarde un moment, mais vers 19h30, quelque chose m’intrigue vers l’ouest. Un nuage épais et vertical obstrue le soleil, tandis que les Écrins semblent projetés dans l’obscurité. Cela n’augure rien de réjouissant, surtout que je n’ai rien pour me protéger. La masse nuageuse s’avance inexorablement vers moi, offrant au passage de magnifiques jeux de lumière, filtrés par les rideaux de pluie qui se dessinent dans l’atmosphère. Le centre de l’averse semble se diriger au nord, sur le Thabor. Curieux hasard, au moment où le soleil fait son apparition, des gouttes commencent à tomber, de plus en plus fort. Je n’ai pas le temps d’immortaliser l’incroyable et éphémère luminosité qui m’entoure, me précipitant à mettre mes affaires au sec, et de me protéger avec les moyens du bord, dérisoires : mon tapis de sol en mousse !

Fort heureusement, j’étais en périphérie de l’ondée, celle-ci fut brève. Le beau temps réapparaît au-dessus de ma tête, mais côté ouest, c’est toujours encombré, annulant tout espoir de coucher de soleil. Le jour décline mais tout en haut de mon aiguille, je reste dubitatif sur le devenir du ciel pour les prochaines heures : des orages sévissent dans la vallée du Rhône, vont-ils venir jusqu’à la frontière ? Les Écrins sont encore sous la menace et le vent ne faiblit pas. J’hésite longuement et finalement, par précaution, je redescends d’une cinquantaine de mètres à la tombée de la nuit. A la montée, j’y avais repéré un petit abri sous roche, il m’accueillera quelques heures, le temps d’y voir plus clair. Et puis, cette anfractuosité est protégée par une petite statuette de la Vierge, il ne peut donc rien m’arriver !
Je m’endors tant bien que mal dans cet espace exigu, la tête entre deux rochers et les jambes dans la pente. A 1 heure, je me réveille, et vois la voûte céleste : plus un nuage ! Je plie et retourne au sommet, bien déterminé que je suis ! Le ciel n’est pas si clair que cela. Sur la Savoie, l’orage sévit, des flashs lumineux réguliers viennent trahir l’obscurité. Je fais quelques clichés, mais la pollution lumineuse partout autour donne des résultats mitigés. En revanche, le timelapse vers le nord a montré la progression de l’orage lointain, qui s’est évacué sur la Suisse.

Au petit matin, après une nuit étonnamment agréable sur ce parterre dur, je me réveille vers 6 heures, en même temps qu’arrivent deux randonneurs italiens. Pas un nuage à l’horizon et l’atmosphère semble humide, le lever de soleil s’avère relativement médiocre d’un point de vue photos.
Je profite un long moment de cette quiétude montagnarde, pendant que mon duvet sèche, puis entame la descente sur les coups de 8h30. Il ne me fait que 1h15 pour retrouver le Col de l’Echelle, 700 mètres plus bas, point d’orgue de ce fort sympathique trip à la frontière franco-italienne.

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