Décidément, la Maurienne aura été ma destination phare de 2021. Pour inaugurer le début de mes pérégrinations automnales, me voilà de nouveau sur les routes de cette vallée, direction Valfréjus et le Parking du Lavoir (1900 m). Une mer de nuages a investi les Préalpes et s’engouffre jusque vers Modane. Animée par le vent, la brume remonte sporadiquement là où je suis stationné.
En cette mi-octobre, les températures sont déjà bien fraîches et c’est bien habillé que j’attaque la rando à 13h30. Le franc soleil a cependant vite raison de moi et rapidement je finis en t-shirt, d’autant plus que j’avance à bonne cadence. Il ne reste plus grand chose de la neige tombée la semaine dernière, seuls les plus hauts sommets sont drapés de leur manteau blanc. En seulement 1h15, me voilà au Col de la Vallée Étroite (2433 m). Je me dirige vers la droite en direction du Refuge du Mont Thabor, dans une ambiance d’automne magnifique : ciel bleu, alpages dorés et cimes enneigées. Une fois le bâtiment atteint, je longe les lacs Sainte-Marguerite puis, peu après, pars en hors sentier vers le nord. Mon objectif est de retourner au même endroit qu’en 2014. Je sillonne alors ces pelouses vallonnées et arrive au premier plan d’eau. J’atteins un promontoire idéalement placé mais renonce à y planter la tente : trop exposé au vent. J’erre un petit moment dans ce secteur à la recherche d’un bon spot et trouve un mamelon au-dessus de plusieurs lacs. Le vent devient désagréable et je me résigne à me mettre dans une zone légèrement abritée par des rochers, étroite et en pente. Le confort attendra un autre jour.
En discutant avec des randonneurs croisés au refuge, je leur avais dit que souvent la mer de nuages remontait le vallon jusqu’au Col de la Vallée Étroite et vu les conditions du moment, je ne serais pas étonné d’y revoir ce phénomène ce soir. J’avais vu juste : la brume s’immisce lentement dans la vallée. Là où je suis placé, les conditions de prise de vue sont médiocres, étant assez éloigné de ce spectacle. Je décide alors de redescendre rapidement afin de dominer cette mer de nuages en formation. Pari gagné. La Roche Bernaude devient incandescente au soleil couchant, tandis que sa base est enveloppée par une brume virevoltante. Un régal à immortaliser. La nuit tombant, je regagne mon abri, me restaure et somnole, jusqu’à ressortir en début de soirée faire quelques images nocturnes.
En dépit des températures négatives dehors, je ne souffre pas du froid durant mon sommeil, seul le vent vient jouer les trouble-fête, surtout en fin de nuit. Vers 7 heures, me revoilà dehors. Il n’y a plus aucun nuage dans le ciel. Je décide d’aller au bord d’un lac en contrebas, mais l’esthétique du lieu ne rend pas hommage à la beauté du secteur, je fais quelques photos puis retrouve ma tente pour prendre le petit déjeuner, avant de partir à 9h30. Une sortie plutôt prolifique !