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Sylvain Clapot - Photographe > 2025 > mai

mai 2025

Secteur du vallon du Clou (2362 m) – Alpes Grées
Secteur du vallon du Clou (2362 m) – Alpes Grées
31 mai 2025 In Alpes Grées No Comment

Bivouac dans le secteur du vallon du Clou (2362 m), massif des Alpes Grées, le 30 et 31 mai 2025

Le choix de la destination

On poursuit l’optimisation du week-end de l’Ascension afin de profiter des Alpes. Quittant les terres du Beaufortain, où la foule cycliste et motorisée s’est donnée rendez-vous, je bascule côté Tarentaise sur Bourg-Saint-Maurice. Je remonte la vallée direction Sainte-Foy-Tarentaise, jusqu’à atteindre le parking de l’Echaillon (1805 m). Celui-ci s’accède depuis la station, via une route, puis une piste qui serpente dans la forêt. Il s’agit d’un des deux principaux points de départ pour atteindre le célèbre hameau du Monal. Sous le grésillement de la ligne très haute tension qui surplombe la zone de stationnement, j’entame la sortie aux alentours de 14h30.

Hier, la fraîche bise m’avait accompagné tout le long du parcours. Les conditions du jour sont tout autre : les nuages ont été chassés, dévoilant un ciel d’un bleu vif et uniforme, où le soleil règne sans partage. Les températures ont quant à elles bondi en flèche. Malgré l’altitude honorable, la chaleur se fait sentir dès les premières foulées.

La visite du Monal et ses environs est devenue au fil des années une sorte de rituel, une tradition, que de traverser ce site classé, tant le cadre y est inspirant. Ayant plutôt l’habitude de m’y rendre en octobre, lorsque les mélèzes dorés subliment les lieux, c’est la première fois que j’y vais si tôt dans la saison. Les résineux tapissant le versant ont revêtu leurs aiguilles d’un vert tendre, contrastant avec les sommets encore densément enneigés.

L’objectif du jour est de sortir des sentiers battus, en allant explorer plus en profondeur un endroit repéré l’automne dernier, à quelques encablures du lac du Clou. Le potentiel y avait été jugé prometteur par les différents points de vue qu’il propose.

Cap vers le vallon du Clou

Sous un soleil de plomb, je poursuis l’ascension à bon rythme. Les paysages gagnent en majesté au fur et à mesure de la montée, jusqu’à atteindre un point significatif près du barrage. Au caractère impressionnant du Mont Pourri d’un côté répond la vastitude du vallon du Clou et de toutes les cimes qui le ceinturent.

Plusieurs gouttes de sueur plus tard, le lac est atteint. Niché dans un creux du relief, il est encore pris dans les glaces, bien que la débâcle soit à l’œuvre.

Je bifurque sur la gauche, pour me diriger en hors-sentier en direction des Monts, relief bordant le sud-ouest du plan d’eau. A l’extrémité se trouve un replat bénéficiant de points de vue intéressants à la fois sur le vallon du Clou et le Monal. Quelques mares gorgées par la fonte des neiges complètent le tableau, avec déjà des compositions qui fusent dans ma tête. Pendant plusieurs heures, je lézarde sous le soleil diffusant ses rayons brûlants, puis j’installe la tente sur des herbes encore jaunies par un hiver trop long.
Au loin, des bruits attirent l’attention : des jeunes bouquetins, curieux, surveillent le pèlerin que je suis, avant de continuer leur occupation. De l’autre côté, des vrombissements sourds surgissent de la montagne. Celle-ci vomit ses trop-pleins de neige surchauffée par ce vendredi quasi caniculaire, dévalant les couloirs avec véhémence.

L’astre ardent continue son inexorable course vers l’horizon, puis délivre dans ses dernières minutes ses rais chargés de teintes orangées. Les sommets alentours se transforment temporairement en braises incandescentes, sous un ciel hélas totalement dépourvu de nuages. Les petits plans d’eau repérés prennent là tout leur intérêt, reflétant à merveille ce décor. Aux dernières cimes consumées succède l’heure bleue, ultime souffle des paysages avant la conquête de l’obscurité. Seul un fin croissant de Lune illumine le céleste, peu à peu rejoint par d’innombrables scintillements d’étoiles.

Sous la Voie lactée

Le coup de chaud temporaire sévissant en France se ressent également durant la nuit, relativement douce, sans humidité ni vent. Les photons emmagasinés toute la journée semblent rejaillir de mon corps, je peine à trouver le sommeil malgré les épaisseurs enlevées. Finalement, je ressors de la tente à 1h30 pour capter la Voie lactée. Cette dernière s’élance en arc de cercle de la Pointe de la Foglietta aux rochers de Pierre Pointe. Un peu plus tard, les mares jouent de nouveau leur rôle, avec les reflets estompés du dôme étoilé. La sérénité du moment n’est chahutée que par les avalanches qui se poursuivent sur la montagne en face, cette géante rendu mystérieuse et menaçante par la nuit.

Pris d’épuisement, et sous un insolent ciel clair, l’impasse est faite sur l’aube, préférant profiter des premières heures du jour sous mon abri, jusqu’en milieu de matinée. Entre temps, le ciel s’est orné de cirrus, n’altérant cependant pas la lourdeur de l’atmosphère.

Peu avant midi, la voiture est retrouvée, épilogue d’une belle sortie en terres tarines.

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Crête des Gittes (2538 m) – Beaufortain
Crête des Gittes (2538 m) – Beaufortain
30 mai 2025 In Beaufortain No Comment

Bivouac sous la crête des Gittes (2538 m) dans le massif du Beaufortain, 29 et 30 mai 2025.

Le choix de la destination

Ce dernier week-end de mai s’achève de la plus belle des manières, avec le long pont de l’Ascension. Une fois n’est pas coutume, une fenêtre de beau temps s’intercale durant ces quelques jours, l’occasion d’aller parcourir les montagnes de Savoie. La neige, encore bien présente en altitude, empêche de faire des boucles engagées par-delà les cols à plus de 2500 mètres. Il faut encore opter pour les parcours exposés sud, plus sécuritaires. C’est donc deux randonnées indépendantes que je planifie.

La première d’entre elles me conduit, une fois de plus, du côté du Beaufortain, sur un secteur que je convoite depuis quelque temps : la crête des Gittes. Celle-ci emprunte une variante du GR5 (tour du Beaufortain), se dirigeant vers le célèbre refuge du Bonhomme.

J’opte pour le parcours le plus direct, depuis le cormet de Roselend. La météo favorable conjuguée au jour férié a attiré les visiteurs. Voitures, motos et vélos se sont donnés rendez-vous sur le bitume de la RD925, afin de profiter des panoramas offerts par l’itinéraire.

Cap sur la crête des Gittes

D’ici, l’objectif du jour est visible, me surplombant au loin, coiffé de quelques névés résiduels. Il est 14 heures quand j’entame mes premières foulées sur la piste d’alpage. Celle-ci serpente dans le versant dans une pente modérée, préservant ainsi mes mollets.

Visiblement, la carte IGN n’est pas à jour, ou alors les travaux sont récents : le chemin, qui initialement se transformait en sentier à la cote 2130 m, a été prolongé sur 200 mètres de dénivelé supplémentaire, ce qui me fait rater la sente devant me conduire au col de la Sauce. Preuve du caractère nouveau de l’aménagement, l’instabilité occasionnée par les terrassements a provoqué un glissement de terrain, ensevelissant une partie de la piste en contrebas.

Pour la dernière centaine de mètres, pas d’autre choix que de tirer dré dans l’pentu pour atteindre la crête.

Dans une ambiance aérienne, la dernière ligne droite nécessite un minimum d’attention : bien que globalement dégagé, le sentier sommital est ponctué de névés récalcitrants, où toute glissade peut aller faire visiter le vallon de la Gittaz, des centaines de mètres en aval.

Peu après 16h30, le point culminant de la crête est atteint (2538 m), dévoilant un panorama grandiose : partie méridionale du massif du Mont Blanc, Alpes grées, Vanoise, Beaufortain, Aravis, Belledonne, Bauges, sans oublier le barrage de Roselend, discrètement blotti plus bas.
Pour autant, la sensation de beau temps est altérée par de nombreux nuages et le vent, engourdissant les doigts.

Le bivouac parfait

Dans l’absolu, il serait possible d’installer la tente ici, ce qui aurait pour fâcheuse conséquence d’obstruer le passage, tout en étant ouvert aux quatre vents. Pas question de redescendre au col de la Sauce, trop loin. J’ai bien l’intention de profiter de l’esthétique de la crête lors des dernières minutes du jour. Je repère, au sud-est, un improbable replat, d’où émergent de la neige des zones herbeuses, à une centaine de mètres en contrebas. L’endroit s’annonce idéal, il constituera de plus un abri du vent. J’y installe ma tente avec une vue quatre étoiles, puis remonte sur le sommet, observer le lent déclin du jour.

Festival au coucher de soleil

Le ciel est zébré d’innombrables nuages élevés, à travers desquels se faufilent quelques rayons illuminant les lieux. Néanmoins, les perspectives de lumières crépusculaires sont peu probables, tant l’azur est moucheté de nébulosité. Contre toute attente, lorsque l’étoile vient flirter avec l’horizon, une trouée lui permet de distiller ses rais sur les cimes alpines. Tout s’embrase soudainement, notamment le Mont Pourri, prenant des tons rose et pourpre. C’est ensuite au tour des nuages élevés de se parer de teintes chaudes, ultimes effervescences des paysages avant que la nuit ne vienne baisser le rideau. Un moment rare et inespéré !

Nuit sous les étoiles

Vers minuit, le réveil sonne, afin de profiter du ciel nocturne et d’immortaliser la Voie lactée. Celle-ci s’élance du Mont Blanc pour se jeter au-dessus du Mont Pourri. La pollution lumineuse éclairant des nuages résiduels ajoute au côté surréaliste de la scène. L’ambiance est à la fois céleste et sereine, le froid n’est pas mordant et le vent totalement absent.

A 5 heures, la sonnerie m’arrache de nouveau de mon sommeil. Il y a toujours ces voiles qui subsistent sur la frontière italienne, que les premières lueurs de l’aube viennent embraser. Le spectacle est aussi beau qu’éphémère. Rapidement, le soleil répand ses précieux rayons, dont je me délecte sous la tente qui se réchauffe peu à peu, traversée par un filet d’air des plus agréables. Le tableau est sublimé par les trilles d’une alouette des champs solitaire, fidèle compagnon des réveils en altitude. Je savoure ce moment de plénitude jusque vers 10h30 avant de remballer, poussé par la poursuite des aventures…

Vue à 360° depuis la crête des Gittes :

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Sous la montagne d’Outray (2180 m) – Beaufortain
Sous la montagne d’Outray (2180 m) – Beaufortain
25 mai 2025 In Beaufortain No Comment

Bivouac sous la montagne d’Outray, Beaufortain, 24 et 25 mai 2025

Le choix de la destination

Une petite vague de fraîcheur a envahi les Alpes ces derniers jours, recouvrant les cimes d’une pellicule blanche. Persistance de l’hiver dans cette phase avancée du printemps, ce phénomène n’a toutefois rien d’anormal à ces altitudes. Néanmoins, cela retarde d’autant les pérégrinations à plus de 2500 mètres, l’épaisseur du manteau albâtre est encore importante.

La montagne s’en trouve encore plus dangereuse, la belle saison déjà entamée en vallée n’est pas parvenue jusqu’aux plus hauts sommets. Preuve en est, des jeunes tragiquement décédés dans l’ascension de la Tournette la semaine précédente, conduisant les autorités locales à purement et simplement en interdire l’accès, le temps de retrouver des sentiers praticables.

Bien que le week-end s’annonce mitigé au niveau des conditions photographiques, je ressens une incontrôlable envie d’arpenter les Alpes. Déclinant in extremis, mais à juste titre, l’option du vendredi soir, en raison du plafond nuageux et du vent qui se sont emparés des hauts reliefs, je me résous à y aller le samedi.

Toujours dans ma quête d’explorer les coins proches de chez moi en Savoie, c’est une nouvelle fois le massif du Beaufortain qui remporte les suffrages. Il subsiste encore un secteur où je n’ai pas encore traîné mes souliers : celui de la montagne d’Outray, délimitée par Beaufort, le barrage de la Girotte et celui de la Gittaz. A défaut de belles photos en perspective, cela me servira de repérage.

En direction de la montagne d’Outray

Sous un ciel partagé entre éclaircies au sud et voile épais au nord, je m’élance depuis le parking de Plan du Mont (1506 m), tandis que les cloches du village annoncent 14 heures. L’itinéraire attaque droit dans la pente, au sein d’une paisible forêt, puis contourne tranquillement le versant jusqu’à atteindre un croisement à Outray (1820 m). A partir de là, les choses sérieuses commencent. Le sentier s’engage dans une combe exposée au nord et, comme je l’avais envisagé, la neige est de la partie sur une bonne section. Prévoyant le coup, je sors les crampons afin de gagner en accroche sur ce revêtement plutôt tassé. Un équipement plus de confort que de survie ; une glissade n’aurait pas de conséquences dramatiques, le pierrier en contrebas arrêterait ma chute.

Avec ces foulées plus lentes, ma progression est ralentie, mais au bout d’une heure, me voici au Pas d’Outray (2182 m). Le panorama se dévoile sur le cœur du Beaufortain encore enneigé, jusqu’aux Aravis, tandis que je surplombe Beaufort, blotti dans la vallée. C’est aussi l’apparition de la bise qui, conjuguée au soleil tamisé par les nuages, mord la chair. Le vent du nord à nord-ouest est annoncé. Il fait partie de ma liste des ennemis, derrière l’orage. Prévoyant de bivouaquer dans le secteur compris entre le Pas d’Outray et le col du Sallestet, je repère sur la droite un promontoire herbeux et vallonné dominant Roselend. Le lieu s’annonce plutôt favorable, il suffira de poser la tente dans un creux pour être protégé des rafales. Je m’y exécute.

Ce point de vue, mentionné sur aucune carte, propose une vision plutôt inhabituelle du barrage, bien que toute l’étendue d’eau ne soit pas observable. En revanche, on peut admirer tout le génie civil de la voûte qui me fait face. Je reste un long moment à profiter du paysage et du soleil, dans un silence qui aurait pu être total sans l’insupportable tintamarre des motos montant au col du Méraillet, puis de Roselend.
Le petit plateau derrière moi est ponctué de crocus, certains d’entre eux jaillissent des lambeaux de neige, dont l’espérance de vie se compte en jours, afin de définitivement passer le relais au printemps puis au tout proche été.

L’arrivée des nuages élevés

Le jour décline peu à peu. Tandis que notre étoile s’approche de l’horizon, un front opaque débarque du nord, obstruant progressivement l’azur. De fugaces percées consolent ma soirée avant l’envahissement des ombres. Comme prévu, le coucher de soleil n’a pas eu lieu.

Je rejoins ma tente à la tombée de la nuit, le thermomètre indique 1°C, température fraîche s’il en est, mais totalement supportable en l’absence de vent.

Vers 1h30 le réveil sonne. Je m’extirpe du duvet pour quelques images nocturnes, mais le voile est toujours là, les étoiles peu visibles, inutile d’insister.

Par acquis de conscience, l’alarme du téléphone retentit de nouveau à 5h30, à l’est et au-dessus de ma tête, l’atmosphère est totalement bouchée : il n’y aura aucune couleur matinale.

Le sommeil m’emporte une nouvelle fois, jusqu’à 8h. Peu à peu le voile se déchire et laisse place à un beau temps. L’esthétique du ciel se voit cependant meurtrie par une multitude de zébrures blanches, dues à la circulation des avions. Les lieux retrouvent un calme inhabituel pour un dimanche matin de mai et, pour cause : la route du cormet de Roselend est fermée de 8h à 12h30 en raison d’une épreuve cycliste. Motos et grosses cylindrées s’en sont allées nuire d’autres cols alpins. Dans ce silence diurne reconquis, je profite encore de la quiétude du lieu avant d’entamer le chemin du retour vers 11h, puis de retrouver la voiture quatre-vingt-dix minutes plus tard.

Peu d’images rapportées de cette sortie, mais une reconnaissance des lieux bienvenue lorsque les conditions seront réunies, l’endroit a clairement du potentiel, loin des chemins connus du Beaufortain.

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Pointe de Mandallaz (2277 m) – Aravis
Pointe de Mandallaz (2277 m) – Aravis
17 mai 2025 In Aravis No Comment

Bivouac sous la pointe de Mandallaz dans les Aravis (16 et 17 mai 2025).

Le choix de la sortie

Après une première semaine de mai désastreuse sur le plan météorologique, évoquant un lugubre novembre, entre pluie, brouillard et froid, le beau temps a fait son grand retour. Les Préalpes ont revêtu leur draperie d’un vert étincelant, de la base jusqu’aux alpages, tandis que sommets et combes secrètes se délestent des excédents neigeux. Les oiseaux chantent à tue-tête, les fleurs décorent prairies et jardins : le printemps bat son plein.

Les orages vespéraux, témoins de l’instabilité des masses d’air des derniers jours, se tarissent progressivement. Les conditions sont réunies pour tenter une escapade montagnarde. Pour autant, au-dessus de 2000 mètres, la neige est encore bien présente, il faut alors sélectionner des secteurs favorablement exposés. Le choix se porte tout naturellement du côté des Aravis avec la tête de l’Aulp (2129 m), jamais explorée jusqu’alors. Direction la fameuse route de la soif, piste longeant le flanc oriental du massif entre le col de l’Arpettaz et celui des Aravis, pour s’arrêter au niveau du parking de Merdassier du milieu (1598 m). Le ciel, d’un bleu pur seulement trahi par quelques nuages débonnaires, se déploie au-dessus des cimes. Mon objectif est visible d’ici, me dominant abruptement.

Une montée raide à flanc de versant

Difficile de croire qu’un sentier se faufile dans cette pente aussi raide, pourtant l’itinéraire est bien indiqué. Les cloches sonnent 17h quand j’entame les premières foulées, dré dans l’pentu. La brise souffle déjà, un vent modéré est annoncé par les prévisionnistes, de mauvais augure, moi qui souhaite planter la tente sur le sommet. En moins de cinquante minutes, les 400 mètres de dénivelé qui me séparent du col du Tardif sont avalés.

A gauche, la tête de l’Aulp se dévoile. Des névés encombrent la partie sommitale, là où circule le chemin. Sans crampons, et avec une pente vertigineuse où toute glissade peut s’avérer dramatique, je suis contraint de revoir mes plans. De plus, le vent distille des rafales assassines : il faut absolument trouver un endroit abrité. A quelques dizaines de mètres au nord, un simili replat se distingue dans le versant, près d’une zone enneigée en cours de fonte : ce sera mon lieu de villégiature pour cette nuit. La soufflerie y est effectivement plus modérée.

Direction la Pointe de Mandallaz

Au-dessus de ma tête, côté nord, la Pointe de Mandallaz me nargue. Après avoir installé la tente, cap sur ce sommet moyennant encore un peu plus de 200 mètres de dénivelé afin d’assister au coucher de soleil. D’en haut, le panorama récompense l’effort, une myriade de massifs permet de réviser sa géographie : Bornes, Chablais, Mont Blanc, Beaufortain, Vanoise, Bauges et même les confins du Jura se découpent dans l’azur. Toutefois, l’atmosphère ne jouit pas d’une exceptionnelle limpidité, ce qui se traduit au moment de l’heure dorée : les versants se parent d’une teinte orangée, mais de faible intensité, délavée par les conditions anticycloniques. Le jour se meurt sans explosion de couleurs.

Nuit sous les étoiles

Je ne fais pas de vieux os et entame la descente afin de retrouver la tente. Entre temps, le vent s’est totalement arrêté, ce qui constitue une bonne nouvelle pour la nuit à venir : je ne serai pas confronté à ce bruit permanent du frottement de la toile au gré des bourrasques. Après une demi-sieste, me revoilà dehors vers 23h30, avec comme objectif de capter les étoiles dans la pénombre, avant que ne surgisse la Lune. Du fait de la pollution lumineuse des villes et villages alentours, la Voie lactée est difficilement perceptible, mais se révèle sur le capteur photographique. La voûte céleste s’élance au-dessus du Mont Blanc puis plonge sur le Beaufortain.

Il règne en ces lieux un silence minéral, que seul le gel vient troubler. En effet, le thermomètre indique quatre degrés sous zéro, je n’étais pas préparé à rencontrer des températures négatives. Difficile alors de passer une nuit confortable quand les morsures du froid viennent s’attaquer à des pieds non préparés.

Après un sommeil en pointillé, les premières lueurs de l’aube me font sortir la tête du duvet. Dehors, c’est tempête de ciel bleu. Je réalise tout de même quelques images aériennes, puis je reprends un repos mérité, sous les caresses du soleil et le chant des alouettes. A 10 heures, le parking est retrouvé, épilogue d’une agréable virée dans ce cher massif des Aravis.

Bivouac sous la pointe de Mandallaz dans le massif des Aravis en Haute-Savoie
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Roche Parstire (2109 m) – Beaufortain
Roche Parstire (2109 m) – Beaufortain
2 mai 2025 In Beaufortain No Comment

Bivouac à la Roche Parstire (2109 m) dans le massif du Beaufortain.

Randonnée de printemps dans le Beaufortain : retour en altitude

Chaque année, mai sonne le grand retour des randos-bivouacs, et ce n’est pas plus tard que le premier jour du mois que me voilà embarqué en altitude. Il règne en ce moment une vague de chaleur inhabituelle, certes inquiétante, mais bienvenue pour échapper à la classique fraîcheur du début de saison. Pour autant, il serait ambitieux d’aller trop haut : les neiges tardives ont remis une épaisseur sur les cimes. C’est la période du grand contraste entre l’adret et l’ubac : les faces nord sont encore bien blanches, tandis que les versants sud se dégarnissent à vue d’œil.

Pour célébrer cette reprise, l’objectif est d’effectuer une sortie modeste de remise en jambes, avec un parcours de 400 mètres de dénivelé, au cœur du tout proche massif du Beaufortain : la Roche Parstire (2109 m). Le Cormet de Roselend reste fermé pour l’instant, mais l’avant-poste du col du Pré, situé plus bas, a déjà rouvert. La conjonction jour férié et beau temps a attiré les foules : le parking du col, où se trouve un restaurant, est bondé. Je gare la voiture 500 mètres plus loin, au lieudit Combordin, départ d’un itinéraire alternatif. Cette partie démarre par la piste, avant de récupérer le chemin de la crête. Le versant est encore majoritairement sous la neige, rendant l’ascension plus lente et glissante, bien qu’aucune difficulté n’apparaisse.

Depuis la Roche Parstire, vue sur le barrage de Roselend et le Mont Blanc au coucher de soleil

Neige, crocus et paysages contrastés : la montagne en transition

Au sein des poches où la verdure voit enfin la lumière du jour, les crocus connaissent leur période de gloire. Ils embellissent les alpages, avec cette constellation d’entités alternant entre le violet et le blanc. Ces fleurs, parmi les premières à éclore après la fonte des neiges, annoncent officiellement le printemps en montagne.

Le parcours étant modéré, j’atteins le sommet peu après 14h30. La crête est relativement dégagée sur ce secteur, où il subsiste çà et là quelques névés, froides meringues vouées à disparaître sous ce soleil de plomb. Un seul replat herbeux est présent : ce sera mon lieu de bivouac. En attendant, le jour va tirer sa révérence dans environ 6 heures, je patiente en profitant du temps radieux, entre farniente, contemplation et la poursuite de ma lecture du moment, fort à propos pour cette parenthèse en altitude : Into the Wild, de Jon Krakauer. Puisse mon avenir être plus réjouissant que celui de Christopher McCandless !

Depuis la Roche Parstire, vue sur la Tournette au coucher de soleik
Coucher de soleil depuis le Beaufortain

Bivouac face au Mont Blanc

En début de soirée, tandis que j’ingurgite un pâté industriel qui a pour seule fonction de rassasier, à défaut de procurer un plaisir gustatif, un chamois me siffle. Mon regard se dirige en contrebas sur le névé : l’animal expose une posture de méfiance à l’égard de l’humain que je représente. Il me fixe quelques secondes, et déguerpit aussitôt. Fugace rencontre.

Au fur et à mesure que l’astre approche de l’horizon, les montagnes prennent des teintes un peu plus orangées. Toutefois, au loin, se dessine un voile, anéantissant tout espoir de couleurs spectaculaires. Un à un, les sommets s’éteignent dans une triste indifférence. Tamisé par la dense atmosphère, le soleil offre toutefois un lot de consolation en devenant une masse rougeâtre qui embrase son linceul.

Après cette cérémonie de clôture, la nuit s’installe. Le petit croissant de Lune, discret jusqu’alors, s’illustre dans les ombres célestes. Je le retrouve quelques heures plus tard, au milieu de la nuit, tutoyant l’horizon, à l’endroit même où le soleil s’en est allé. Le moment est venu d’immortaliser la Voie lactée qui s’élève au-dessus de mon campement. En cette saison, elle est relativement basse, la voûte s’étend de la Pointe Percée à la Pierra Menta, surplombant le Mont Blanc. Dans cette obscurité où le thermomètre indique 5°C, il règne une sensation de sérénité : un silence monacal à peine troublé par les lointains torrents, sans le moindre vent ni humidité.

Depuis la Roche Parstire, panorama de la voie lactée au-dessus du Beaufortain
Depuis la Roche Parstire, circumpolaire au-dessus du barrage de Roselend et du Mont Blanc

Un réveil voilé

A 6 heures du matin, le jour refait surface, mais les conditions ne sont pas à mon goût. Un léger voile a envahi le ciel, tamisant les rayons du soleil, lesquels éclairent les paysages d’une lumière blafarde. Le Mont Blanc en est le principal témoin : d’en bas, le toit de l’Europe montre un visage laiteux et trouble. La sentinelle des Alpes est le spectateur privilégié d’une dégradation qui s’annonce, où la pluie va venir jouer les trouble-fêtes. Je profite néanmoins de la douceur matinale, bercée par le chant des alouettes et l’amusement des marmottes cent mètres plus bas, avant de plier bagages et de repartir.
Une sortie peu prolifique sur le plan photographique, mais un plaisir non dissimulé d’avoir retrouvé la solitude des cimes !

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    Sylvain Clapot - Photographe

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