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Sylvain Clapot - Photographe > Montagne > Cerces

Cerces

Lac Curtalés (2441 m) – Cerces
Lac Curtalés (2441 m) – Cerces
30 octobre 2022 In Cerces No Comment

Décidément, cette année 2022 bat tous les records. L’été semble avoir installé ses quartiers sur nos latitudes et, malgré quelques incursions de la neige en altitude, l’ambiance est digne d’un début de septembre. Seules quelques cimes à plus de 3000 mètres portent encore les stigmates d’une neige bien chétive, tombée le mois dernier. Côté Préalpes, les montagnes ont perdu de leur éclat, les couleurs s’en sont allées et les forêts attendent leur manteau blanc qui peut-être arrivera un jour. Les sentiers étant encore praticables comme à la belle saison, c’est du côté des Alpes internes que je me rends, au sein d’une des rares vallées que je ne connais pas dans le massif des Cerces : celle de la Neuvache, aux confins du village-station de Valmeinier.

Si les conditions météorologiques sont jugées parfaites pour le commun des mortels, sur le plan photographique je sais que c’est perdu d’avance : des voiles élevés tapissent une grande partie de la France, estompant les rayons du Soleil et les reléguant au rang de lumière terne et blafarde. Qu’importe, le principal est la découverte et le dépaysement.

Le point de départ se situe au parking de la Chenalette (1750 m), terminus du chemin au sud de Valmeinier 1800. Le regard se perd dans la profondeur de la vallée, qui s’étend à perte de vue. Il va pourtant falloir en remonter une grande partie, l’objectif du jour étant le Lac Curtalés (2441 m), nécessitant une approche de 8 kilomètres. L’avantage de cet itinéraire est de présenter une pente moyenne douce, de quoi soulager les articulations qui ont tant souffert ces derniers mois.

En dépit de l’altitude, il fait étonnamment chaud au démarrage. Le sentier longe le torrent de la Neuvache pendant un long moment. Les quelques arbres restants ici, essentiellement des aulnes, ont déjà perdu leurs feuilles. De rares mélèzes se distinguent par leur éphémère parure dorée, tandis que les versants sont ponctués de bâtis isolés, tout de schistes constitués, magnifiquement entretenus ; le plus emblématique est sans nul doute le Refuge de Terre Rouge.
L’ascension se poursuit régulièrement et, après 2h45 de marche, le Lac Curtalés est atteint. Blotti au pied d’un abrupt relief marquant la frontière avec les Hautes-Alpes – et la Haute vallée de la Clarée derrière- il offre un beau panorama sur le chaînon du Thabor, perçant le ciel dans son dédale rocheux. Un replat est trouvé pour installer la tente puis, comme prévu, le coucher de soleil se déroule dans une certaine indifférence, les couleurs se sont éteintes progressivement, jusqu’à laisser place à la nuit.

Le début de soirée est consacré à quelques poses nocturnes, pour capter ce ciel trahi par les nuages élevés, toujours persistants. Plutôt faiblard à mon arrivée, le vent s’est invité à la partie et a rapidement joué la vedette. Toute la nuit, la tente a vibré au rythme des bourrasques, rendant le sommeil quelque peu compliqué. Suite à ce repos en pointillé, aux premières lueurs du jour, je m’extirpe de l’abri en catastrophe, l’atmosphère incandescente aperçue à travers l’abside ayant donné un regain d’intérêt à la sortie. L’instant aura été de courte durée, les paysages se réveillent comme ils se sont endormis, dans une lumière blanchâtre.

Le vent du sud est de plus en plus intenable, il semble prendre de l’accélération depuis la ligne de crête située entre la Pointe de Névache, la Roche du Chardonnet et le Mont Thabor. Il est temps de quitter les lieux et retrouver un peu plus de calme dans le vallon. Peine perdue, le bougre est tenace et m’accompagne une bonne partie de la descente, le paroxysme étant atteint au niveau du refuge et de la Chapelle Notre-Dame-des-Neiges.

Vers 11h30, la voiture est retrouvée, les jambes bien fatiguées par ces 16 km aller-retour. Probablement pas le bivouac le plus inoubliable, tant par les conditions météo et photographiques, mais une belle découverte que ce vallon de la Neuvache.

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Lac sans nom (2700 m) – Cerces
Lac sans nom (2700 m) – Cerces
11 octobre 2021 In Cerces No Comment

Décidément, la Maurienne aura été ma destination phare de 2021. Pour inaugurer le début de mes pérégrinations automnales, me voilà de nouveau sur les routes de cette vallée, direction Valfréjus et le Parking du Lavoir (1900 m). Une mer de nuages a investi les Préalpes et s’engouffre jusque vers Modane. Animée par le vent, la brume remonte sporadiquement là où je suis stationné.

En cette mi-octobre, les températures sont déjà bien fraîches et c’est bien habillé que j’attaque la rando à 13h30. Le franc soleil a cependant vite raison de moi et rapidement je finis en t-shirt, d’autant plus que j’avance à bonne cadence. Il ne reste plus grand chose de la neige tombée la semaine dernière, seuls les plus hauts sommets sont drapés de leur manteau blanc. En seulement 1h15, me voilà au Col de la Vallée Étroite (2433 m). Je me dirige vers la droite en direction du Refuge du Mont Thabor, dans une ambiance d’automne magnifique : ciel bleu, alpages dorés et cimes enneigées. Une fois le bâtiment atteint, je longe les lacs Sainte-Marguerite puis, peu après, pars en hors sentier vers le nord. Mon objectif est de retourner au même endroit qu’en 2014. Je sillonne alors ces pelouses vallonnées et arrive au premier plan d’eau. J’atteins un promontoire idéalement placé mais renonce à y planter la tente : trop exposé au vent. J’erre un petit moment dans ce secteur à la recherche d’un bon spot et trouve un mamelon au-dessus de plusieurs lacs. Le vent devient désagréable et je me résigne à me mettre dans une zone légèrement abritée par des rochers, étroite et en pente. Le confort attendra un autre jour.

En discutant avec des randonneurs croisés au refuge, je leur avais dit que souvent la mer de nuages remontait le vallon jusqu’au Col de la Vallée Étroite et vu les conditions du moment, je ne serais pas étonné d’y revoir ce phénomène ce soir. J’avais vu juste : la brume s’immisce lentement dans la vallée. Là où je suis placé, les conditions de prise de vue sont médiocres, étant assez éloigné de ce spectacle. Je décide alors de redescendre rapidement afin de dominer cette mer de nuages en formation. Pari gagné. La Roche Bernaude devient incandescente au soleil couchant, tandis que sa base est enveloppée par une brume virevoltante. Un régal à immortaliser. La nuit tombant, je regagne mon abri, me restaure et somnole, jusqu’à ressortir en début de soirée faire quelques images nocturnes.
En dépit des températures négatives dehors, je ne souffre pas du froid durant mon sommeil, seul le vent vient jouer les trouble-fête, surtout en fin de nuit. Vers 7 heures, me revoilà dehors. Il n’y a plus aucun nuage dans le ciel. Je décide d’aller au bord d’un lac en contrebas, mais l’esthétique du lieu ne rend pas hommage à la beauté du secteur, je fais quelques photos puis retrouve ma tente pour prendre le petit déjeuner, avant de partir à 9h30. Une sortie plutôt prolifique !

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Aiguille Rouge (2545 m) – Cerces
Aiguille Rouge (2545 m) – Cerces
17 août 2021 In Cerces No Comment

Après être descendu via la longue piste du Colle del Sommeiller, je me rends dans la zone de ma prochaine rando, côté français, au Col de l’Echelle (1762 m). Il est à peine midi et le soleil cogne fort, je prends donc quelques heures de repos, à l’ombre.
A 15h40, j’attaque les premières foulées, le sentier attaque droit dans la pente. La chaleur est contrebalancée par l’ombre de la forêt, animée par un léger vent fort bienvenu.
Pour cette dernière étape de mon trip frontalier, j’ai décidé de grimper léger : pas de drone (non autorisé ici, de toute manière), pas de téléobjectif et surtout pas de tente ! C’est donc la première fois que je vais dormir à la belle étoile, le mois d’août d’y prêtant bien. C’est donc avec environ 6 kg de moins que j’avance, et les performances s’en ressentent directement. L’ascension est plutôt rapide. Passées les ruines de tête noire (2183 m), la forêt s’arrête et laisse place à une sorte d’alpage dégarni, aux formes façonnées par l’érosion karstique. Le vent se fait par ailleurs nettement sentir, soutenu par de grosses bourrasques. L’Aiguille Rouge, de ce point de vue, s’élance dans le ciel et paraît presque inaccessible. Pourtant on distingue bien le sentier qui serpente sur son flanc occidental. D’un pas décidé, je pars à sa conquête. J’arrive à la croix sommitale à 17h30, soit 1h50 de montée. D’ici, le panorama à 360° est saisissant : les Alpes italiennes avec Bardonecchia au premier plan, Pic de Rochebrune, Barre des Écrins, Meije, Thabor et d’innombrables cimes qui cisaillent le ciel. Je lézarde un moment, mais vers 19h30, quelque chose m’intrigue vers l’ouest. Un nuage épais et vertical obstrue le soleil, tandis que les Écrins semblent projetés dans l’obscurité. Cela n’augure rien de réjouissant, surtout que je n’ai rien pour me protéger. La masse nuageuse s’avance inexorablement vers moi, offrant au passage de magnifiques jeux de lumière, filtrés par les rideaux de pluie qui se dessinent dans l’atmosphère. Le centre de l’averse semble se diriger au nord, sur le Thabor. Curieux hasard, au moment où le soleil fait son apparition, des gouttes commencent à tomber, de plus en plus fort. Je n’ai pas le temps d’immortaliser l’incroyable et éphémère luminosité qui m’entoure, me précipitant à mettre mes affaires au sec, et de me protéger avec les moyens du bord, dérisoires : mon tapis de sol en mousse !

Fort heureusement, j’étais en périphérie de l’ondée, celle-ci fut brève. Le beau temps réapparaît au-dessus de ma tête, mais côté ouest, c’est toujours encombré, annulant tout espoir de coucher de soleil. Le jour décline mais tout en haut de mon aiguille, je reste dubitatif sur le devenir du ciel pour les prochaines heures : des orages sévissent dans la vallée du Rhône, vont-ils venir jusqu’à la frontière ? Les Écrins sont encore sous la menace et le vent ne faiblit pas. J’hésite longuement et finalement, par précaution, je redescends d’une cinquantaine de mètres à la tombée de la nuit. A la montée, j’y avais repéré un petit abri sous roche, il m’accueillera quelques heures, le temps d’y voir plus clair. Et puis, cette anfractuosité est protégée par une petite statuette de la Vierge, il ne peut donc rien m’arriver !
Je m’endors tant bien que mal dans cet espace exigu, la tête entre deux rochers et les jambes dans la pente. A 1 heure, je me réveille, et vois la voûte céleste : plus un nuage ! Je plie et retourne au sommet, bien déterminé que je suis ! Le ciel n’est pas si clair que cela. Sur la Savoie, l’orage sévit, des flashs lumineux réguliers viennent trahir l’obscurité. Je fais quelques clichés, mais la pollution lumineuse partout autour donne des résultats mitigés. En revanche, le timelapse vers le nord a montré la progression de l’orage lointain, qui s’est évacué sur la Suisse.

Au petit matin, après une nuit étonnamment agréable sur ce parterre dur, je me réveille vers 6 heures, en même temps qu’arrivent deux randonneurs italiens. Pas un nuage à l’horizon et l’atmosphère semble humide, le lever de soleil s’avère relativement médiocre d’un point de vue photos.
Je profite un long moment de cette quiétude montagnarde, pendant que mon duvet sèche, puis entame la descente sur les coups de 8h30. Il ne me fait que 1h15 pour retrouver le Col de l’Echelle, 700 mètres plus bas, point d’orgue de ce fort sympathique trip à la frontière franco-italienne.

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Mont Thabor (3178 m) – Cerces
Mont Thabor (3178 m) – Cerces
11 juillet 2021 In Cerces No Comment

Il se dresse là devant moi, du haut de ses 3178 mètres, avec en ligne de mire constante sa chapelle sommitale, le Thabor semble si proche. La pente est plutôt raide dès le col des Méandes passé. L’édifice religieux sur le toit de la montagne instaure une ambiance qui tend plus du pèlerinage que de la simple randonnée, sentiment renforcé par les nombreux signes ostentatoires qui jonchent le sentier. Exposée sud, cette face est heureusement peu enneigée, mis à part quelques névés çà et là. L’altitude commence à se faire ressentir sur l’organisme, surtout à partir de la barre des 3000 mètres. Le souffle est court, chaque enjambée demande plus d’énergie. Le parcours se transforme en chemin de croix pour le pèlerin que je suis, portant sur mon dos non pas mon échafaud mais mon sac de 20 kg…
Le petit col sous le sommet, à 3062 m, est un carrefour avec les randonneurs venus de Valmeinier. C’est aussi d’ici qu’on peut voir les derniers mètres de l’objectif. Bon nombre de touristes laissent leur sac à dos ici pour finir le dernier tronçon, sûrement harassés de tout le chemin parcouru. A 11h55, le Thabor est atteint, il ne m’aura fallu au final qu’1h15 depuis le col des Méandes ! Le temps est magnifique, ce qui permet d’apprécier le paysage sur 360°.
Je passe toute mon après-midi à lézarder sur un banc accolé à la chapelle, le soleil est piquant quand la petite brise daigne s’arrêter. J’y observe les va-et-vient des gens, les écoute parfois. Il y a beaucoup d’italiens ici, la frontière étant toute proche.

En fin d’après-midi, le sommet se dépeuple, tandis que le ciel commence à s’encombrer de nuages. Je profite d’avoir un peu de réseau pour vérifier les prévisions de la veille : le mauvais temps est bel et bien annoncé. La chapelle sera mon abri pour cette nuit, malgré son état qui en rebuterait plus d’un : toute la partie avant est en train de s’affaisser, des fissures laissant voir le jour se dessinent sur le mur frontal, la dalle laisse entrevoir un trou béant. Avec toute l’ironie qui me caractérise, je pose mon tapis de sol au pied d’un Jésus crucifié, voilà un bivouac plutôt atypique et insolite. Un groupe de 5 jeunes venus de la Loire seront mes colocataires du jour. En soirée, les nuages menaçants ceinturent la zone et le vent se lève : il n’y a aucun espoir de coucher de soleil, même si d’éphémères jeux de lumières magnifient le paysage vers l’ouest. C’est donc peu après 21 heures que j’essaie de trouver le sommeil. Vers 2 heures, je jette un œil dehors dans l’espoir de faire quelques clichés nocturnes : brouillard complet. Je réitère à 5 heures : pas mieux. J’en conclus hâtivement que c’est râpé pour le lever de soleil. Pourtant, à 6 heures, des rayons s’immiscent à travers la fenêtre de la chapelle. Branle-bas de combat ! Je m’habille en catastrophe, rassemble mon matériel et file dehors : une mer de nuages déchiquetée et agitée s’anime autour du Thabor. L’ambiance est somptueuse, en dépit du froid amplifié par un vent traître. Je m’exécute à immortaliser ces scènes fugaces et samivelesques avant de retourner dans la frêle bâtisse. Un café fort bienvenu m’est offert par mes compagnons du jour.

A 8h15, une fois mes bagages pliés, c’est le long chemin du retour qui m’attend. Les 1300 mètres de dénivelé négatif me font douter physiquement : la fatigue cumulée, des repas frugaux et surtout la faible quantité d’eau bue vont mettre les articulations à rude épreuve. J’attaque le retour jusqu’au col des Méandes de façon un peu ludique en empruntant une combe enneigée sur près de 500 mètres de dénivelé. La portion la plus raide a eu raison de moi et c’est sur les fesses que je termine. Heureusement sans conséquence, même si j’ai frôlé quelques blocs sur une zone ombragée et glacée ! Du coup, seulement une demi-heure a été nécessaire pour faire cette section. D’un pas engagé, je continue le parcours en retrouvant les spots vus deux jours auparavant : lac du Peyron, col de la vallée étroite…sous un soleil agréable et une légère brise, bien loin des conditions hostiles du Thabor quelques heures plus tôt…
Finalement, à 11h15 le Parking du Lavoir est retrouvé, il ne m’aura fallu que 3 heures pour tout redescendre. Les genoux ont tenu bon ! La déception de ne pas avoir pu faire des photos nocturnes et d’avoir les premières lueurs du jour n’entachent cependant pas la fierté d’avoir enfin pu faire le Thabor. Objectif pourtant modeste et qui n’a rien d’un exploit, j’ai jusqu’à présent toujours douté de mes capacités, c’est désormais chose du passé. Un week-end solo magnifique dans ce paradis qu’est le massif des Cerces, ces moments-là resteront toujours de véritables expériences de vie, année après année.

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Col des Méandes (2727 m) – Cerces
Col des Méandes (2727 m) – Cerces
10 juillet 2021 In Cerces No Comment

Il n’aura échappé à personne que ce début juillet est relativement maussade, entre la fraîcheur, la pluie ou les orages vespéraux. Du mieux est annoncé ce week-end. Je n’attends pas qu’il soit commencé : au dernier moment, sur un coup de tête, je pose mon vendredi après-midi et me voilà embarqué sur les routes alpines, direction la Maurienne. En ligne de mire, le Thabor. Un sommet que j’ai maintes fois approché, mais jamais gravi. Il faut dire que celui-ci se mérite et avec mes 20 kg sur le dos, je préfère l’aborder sur deux jours.
Il est 16 heures, la voiture est garée au Parking du Lavoir (1900 m), au bout d’une piste partant de la station de Valfréjus. C’est sous un ciel bleu et quelques nuages débonnaires que j’entame le périple. Je vise le lac de Peyron comme étape.

Rapidement, j’avale le dénivelé et c’est à 17h30 que j’atteins le Col de la Vallée Étroite (2433 m). Le sentier poursuit en direction du sud-ouest, à flanc de montagne, pour ensuite sillonner dans un vaste éboulement, au sein duquel est blotti le lac de Peyron (2440 m). Il est 18h30. Un replat entouré de pierres empilées semble constituer un lieu de bivouac approprié. Je dépose le sac et vais prospecter autour du lac. Rapidement, j’en viens à la conclusion que le spot n’est pas adapté pour y faire de la photo : trop encaissé, pas de vue ouverte et une grande falaise qui surplombe le plan d’eau. Il faut aller plus haut. Je remets mon fardeau sur le dos et poursuis l’itinéraire. Moralement, c’est un peu dur de repartir quand on s’était préparé à ne plus bouger de la journée, mais l’idée de trouver plus loin un spot digne de ce nom redonne de la motivation.

Le sentier grimpe raide puis s’enfile dans une combe au pied du Grand Seru, rocher aussi ciselé que graphique. A quelques enjambées du col des Méandes, j’observe sur la droite un bel espace enherbé près d’une crête. L’endroit me semble fort inspirant et le rejoins aussitôt : aucun doute, c’est ici que je passerai la nuit. La vue y est exceptionnelle : vallon du Peyron, vallée étroite, Grand Seru et une quantité de sommets, dont le Thabor qui me domine au nord-ouest. Il est 20 heures.

A peine ai-je fini de monter la tente que le spectacle commence plus bas. Une mer de nuages peine à s’immiscer à travers le Col de la Vallée Étroite, un ballet atmosphérique dont je me délecte, jusqu’au coucher de soleil. Ce dernier vient parfaire le paysage, plongé dans des tons rougeâtres éphémères, rendant incandescents les cimes qui me font face. Des conditions idéales !

L’atmosphère est chargée en humidité, la tente est déjà tapissée de gouttelettes d’eau, tout comme les objectifs, pas très rassurant pour mes ambitions nocturnes. Vers minuit me revoilà à tutoyer le vide sur la crête, pour y capter la Voie Lactée particulièrement visible en cette nuit de nouvelle Lune, sans pollution lumineuse. Par contre, comme je le craignais, le timelapse de deux heures n’a pas été un succès, de la buée s’étant formée sur la lentille frontale.
Vers 5h30, je sors de mon sommeil pour mettre le nez dehors : pas un nuage à l’horizon. Je fais tout de même quelques images des premiers rayons de l’aube puis retourne me reposer. Cette longue sieste permet à ma tente détrempée de sécher progressivement. J’émerge de celle-ci vers 10 heures et vois sur le tout proche sentier de nombreux randonneurs à l’assaut du GR57.
A 10h40, me voici à les rejoindre direction la dernière étape de ma virée, le fameux Mont Thabor. Seuls 475 mètres de dénivelé me séparent du sommet…

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Lac long (2450 m) – Cerces
Lac long (2450 m) – Cerces
18 octobre 2020 In Cerces No Comment

17-18 octobre 2020

On poursuit le court séjour dans les Hautes-Alpes. Après m’être restauré à Briançon, je ne traîne pas et reprends la voiture, direction l’une de mes vallées alpines préférées : la Clarée. A cette époque, il n’est plus nécessaire de prendre la navette obligatoire pour se rendre au terminus de la route, ce qui laisse plus de libertés. Passé Névache, les forêts de mélèzes apparaissent sur les versants, elles commencent tout juste à prendre leur teinte dorée. A la mi-octobre, ce lieu est encore plus magnifique, les couleurs vives enivrent le pèlerin, entre le bleu profond du ciel, les alpages roussis, les conifères jaune étincelant et les premières neiges en altitude. Samedi oblige, le parking au bout de la route est rempli, l’endroit est prisé.
J’attaque la rando à 14h40, avec une modeste ambition, celle de rejoindre le secteur des lacs long et rond, pour environ 450 mètres de dénivelé. J’étais déjà venu ici il y a 7 ans quasi jour pour jour, j’y avais trouvé d’excellentes conditions.

Sous un soleil radieux, j’avance péniblement, les jambes sont encore lourdes et le sommeil haché de la nuit précédente accentue la fatigue. Un peu plus d’1h30 plus tard, l’objectif est atteint. Le petit plan d’eau que je convoitais pour son reflet parfait est déjà gelé. Il est entré en sommeil pour de longs mois. Un replat en contrebas, bordé par un autre lac partiellement pris dans la glace, me paraît accueillant. J’y plante la tente sur un recoin herbeux et profite des quelques dizaines de minutes de soleil avant que celui-ci disparaisse derrière la montagne. La fin de journée approche, le ciel reste uniformément vierge de nuages, seule une écharpe de brume au nord-ouest, près de la Pointe de Rochachille, anime les cimes. Cette scène m’occupe jusqu’aux derniers rayons de soleil, puis de rejoindre mon abri de fortune, il est à peine 19 heures. Je mange mon casse-croûte en regardant un film. À la fin de celui-ci, je sors capter les paysages nocturnes. Aucune lune ne vient trahir la profondeur de la nuit. Seuls les sommets enneigés émergent de l’horizon céleste, sous la bienveillance de la Voie Lactée, bien visible par ce temps clair. L’avantage de ces escapades automnales, c’est d’avoir des nuits plutôt longues, faire un peu d’astrophoto n’empiète pas sur le sommeil, à la différence d’un mois de juin par exemple. Vers 23 heures, extinction des feux. Contrairement à la veille, le froid est moins mordant. Certes les températures sont négatives, mais moins impactantes pour l’organisme.

A 7h15, le réveil sonne. Ni une ni deux, je quitte la tente à la recherche d’un bon spot, tandis que l’heure bleue bat son plein. Je capte les premières lumières depuis le lac partiellement gelé, avant d’aller retrouver un promontoire dominant le Lac Long. C’est un décor de carte postale alpine qui se dresse devant moi. Je profite longuement de ce paysage, en le contemplant, puis de retrouver mon gîte pour me reposer. Il ne faut guère de temps au soleil pour arriver ici. Ses rayons sont les bienvenus, pour la chaleur qu’ils créent sous la toile.
Vers 10h45, j’entame le chemin du retour. Plus bas, un crochet en direction du torrent en fond de vallée me permet de faire quelques images classiques du lieu mais ô combien efficaces, avec le cours d’eau, les mélèzes flamboyants et l’emblématique main de Crépin.
Malgré la tempête de ciel bleu qui s’est abattue sur la Clarée, cette visite aura été fort belle. Des paysages magiques, un calme apaisant et des couleurs explosives, bien loin des tumultes actuelles des grandes villes…

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Col de la Ponsonnière (2750 m) – Cerces
Col de la Ponsonnière (2750 m) – Cerces
17 octobre 2020 In Cerces No Comment

16-17 octobre 2020

Octobre…ce mois a une résonance toute symbolique dans mon cycle annuel. Période charnière entre la nature multicolore et la monochromie hivernale. Comme chaque année, j’effectue ma pérégrination sur les sentiers alpins. 2020 aura été particulière sur bien des aspects. Au niveau météorologique, c’est l’offensive précoce de l’hiver qui a fait parler d’elle, en blanchissant les montagnes jusqu’à faible altitude. En cette mi-octobre, l’automne peine à se manifester à plus de 2000 m, la neige semblant s’être installée pour de longs mois, selon les secteurs. Mon premier rendez-vous automnal avec les Alpes se situe dans le massif des Cerces, peu après le col du Lautaret. L’objectif est de planter la tente à proximité du Col de la Ponsonnière. C’est plutôt confiant que je pars de Grenoble à midi : si en Isère la grisaille, présente depuis de nombreux jours, est tenace, les prévisions de Météo France sont plutôt optimistes pour les Hautes-Alpes, de larges éclaircies étant annoncées. Pour autant, plus je roule, moins le ciel est dégagé. C’est sous un plafond haut blanchâtre que j’attaque la rando depuis le Pont de l’Alpe (1709 m), il est 14h30. Je progresse rapidement sur le sentier. En contournant les arêtes de la Bruyère, une vague de brume déferle lentement et enlace le sommet emblématique. Arrivé près de la cabane du berger (2450 m), le brouillard est épais et quelques petits flocons s’invitent à la fête. On est loin des belles éclaircies prévues. Je poursuis en direction du Col de la Ponsonnière et rapidement j’émerge de la purée de pois. Au loin, au niveau du col, j’observe une cascade de nuages qui vient mourir dans le vallon du Grand Lac. Ayant déjà été piégé au même endroit il y a quelques années, je change mes plans pour ne pas refaire la même erreur : je quitte le sentier pour me rendre à l’écart, au-dessus du col. Vers 2750 m d’altitude, je pose ma tente sur le fin manteau neigeux. La vue est magnifique sur les Écrins, le tout enrobé dans une ambiance hivernale assez puissante. J’erre un petit moment dans la zone et commence à rager, de voir qu’au-delà de Briançon, le soleil règne, tandis qu’ici, les nuages accrochent le relief vers 3500 m. Mais, fait inattendu, le ciel commence à s’embraser derrière les sommets qui me font face. Je ne me prive pas d’immortaliser cette belle scène : montagnes enneigées, cascade de brume, lac gelé en contrebas et atmosphère rougeoyante pour sublimer le tout. Ce cadeau de dame nature fut aussi beau qu’éphémère. Je rejoins ma tente vers 19h30, les jours ont sérieusement diminué depuis quelques semaines. La nuit s’annonce froide, heureusement, il n’y a pas de vent. Afin d’occuper ma soirée, je lance un film tout à fait approprié aux circonstances : Into the wild. Immersion garantie ! Lorsque celui-ci se termine, un coup d’œil dehors : il fait toujours couvert. Emmitouflé, je m’endors rapidement. Réveillé par la fraîcheur vers 00h30, je scrute de nouveau le ciel, la myriade d’étoiles m’indique que tout s’est dégagé. Je fais l’effort de m’extirper de mon chaleureux duvet pour aller capter quelques images nocturnes, pendant près d’une heure.
La fin de nuit est particulièrement froide, elle me tire de mon sommeil de temps à autre. A cette altitude, sans nuages, la température doit avoisiner les -10°C.
La sonnerie du réveil à 7h15 est difficile, mais la beauté des paysages dehors agit comme un carburant. C’est l’heure bleue. Le contraste des montagnes enneigées est magnifique, celles-ci se coiffent d’une éphémère robe rosée dans le ciel, avant que le soleil ne vienne réchauffer les lieux. L’atmosphère est pure, limpide, la scène est grandiose dans ce silence apaisant.
Je quitte mon spot de bivouac vers 9h30, pour retrouver la voiture à midi, avec des températures redevenues clémentes.
Une rando de 1050 m de dénivelé, assez sensationnelle pour ses ambiances hivernales, qui aura réservé bien des surprises !…

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    Sylvain Clapot - Photographe

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