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Sylvain Clapot - Photographe > alpes

alpes

Pointe d’Archeboc (3272 m) – Alpes Grées (2/2)
Pointe d’Archeboc (3272 m) – Alpes Grées (2/2)
15 août 2023 In Alpes Grées No Comment

Il est presque midi quand je quitte ce lieu improvisé pour attaquer la seconde étape du parcours. Un peu moins de 600 mètres de dénivelé me séparent du Graal, mais il va falloir faire preuve d’une bonne dose de courage pour y parvenir. Le sommet est ni plus ni moins qu’une crête coiffant une muraille d’éboulis, amoncellement de blocs schisteux dans le plus grand des chaos. Armé de volonté et d’une trace gpx bienvenue pour emprunter le meilleur itinéraire, me voilà au pied du challenge de ce lundi. La montée s’effectue à bon rythme, mais rapidement l’altitude se fait sentir sur l’organisme. Le souffle est plus court, chaque enjambée plus énergivore. En contrepartie, le paysage devient de plus en plus grandiose, d’autres massifs se dévoilent et le lac Brulet n’est plus qu’un élément de décor. Vers 3150 m, l’itinéraire traverse le glacier d’Archeboc qui n’a de glacier plus que le nom, réduit à un simple névé, celui-ci ne demandant qu’à disparaître sous l’assaut répété du rayonnement solaire. A droite, un mont pelé se dresse : la Pointe d’Ormelune (3256 m) ; à gauche, un dédale rocailleux s’élève : la Pointe d’Archeboc (3272 m). Les cent derniers mètres sont les plus durs, mais l’objectif qui se rapproche ne fait qu’accroitre la motivation. Il est 13h30, soit deux heures après mon départ, me voilà enfin au sommet ! Le panorama à 360 degrés est une juste récompense, bien que côté italien, les brumes amputent une partie de la vue. Les montagnes sont en effet chargées en nébulosité, seule la base du Mont Blanc est perceptible au nord. Un muret d’environ 2 mètres de hauteur a été érigé, de quoi s’abriter du vent et lézarder une bonne partie de l’après-midi. Ayant de nouveau du réseau ici, je peux consulter les prévisions et elles sont guère optimistes, le scénario de la veille va très probablement se reproduire. J’ai pourtant la ferme intention de dormir au sommet.

Les heures défilent, les nuages aussi. Ces derniers apparaissent bien plus agités qu’à l’accoutumée. La frontière franco-italienne, sur laquelle je suis et qui se prolonge jusqu’au glacier supérieur des Balmes, est un point de conflit des masses d’air, jouant avec les limites administratives. L’ombre et la lumière se succèdent en ce lieu isolé, la température dégringole, une première averse de grésil est déversée. Adossé au muret, poncho et housse sur le sac, je suis prêt à subir les hostilités de Dame Nature, il est un peu moins de 19 heures.

Soudain, mes espoirs et mon abnégation sont balayés d’un revers de main, quand la foudre s’abat sur la montagne qui me fait face. Le vacarme généré par l’impact, démultiplié par le relief, sonne le glas de mes ambitions. La Pointe d’Archeboc est bien trop exposée si un orage venait à répandre sa colère ici…or ce convive indésirable est bel et bien en train de s’inviter au dîner. Il faut déguerpir, et vite. La priorité est de s’éloigner de la crête, en redescendant le versant si durement grimpé. Je longe à bon pas la falaise occidentale jusqu’à enfin trouver une rocher en forme de auvent, dans un étroit couloir pentu. Il va m’offrir une protection momentanée, bien qu’inconfortable au possible. Cet abri a néanmoins l’avantage de me placer aux premières loges, face au Mont Pourri. Celui-ci est le théâtre du Ragnarök : à gauche la débâcle, où foudre, averses et tonnerre semblent impitoyables, tandis qu’à droite, les percées du Soleil tracent le sillon de l’espoir. Recroquevillé dans mon anfractuosité schisteuse, j’observe le combat des événements. La luminosité est incroyable, les versants se parent d’éphémères parures dorées, avant d’être plongés dans une averse quelques minutes plus tard.

L’astre du jour s’en est allé par-delà l’horizon, l’ombre gagne du terrain. Deux stratégies s’offrent à moi : remonter au sommet, avec le risque d’un retour orageux en début de nuit, comme la veille, ou descendre plus bas à la recherche d’un terrain plus accueillant. Quoiqu’il en soit, il faut se sortir de cette planque pendant que l’obscurité n’est pas complète, cette montagne peut regorger de pièges une fois la nuit venue. A regret j’opte pour la seconde solution, plus sécuritaire. Si à la montée les passages sableux étaient traitres à arpenter, ils se révèlent bienvenus en sens inverse, traversés comme des névés, en ramasse. Le dénivelé est avalé en peu de temps, moyennant néanmoins une vigilance de chaque instant pour ne pas se tordre une cheville ou glisser sur des rochers humidifiés par l’averse.
La nuit a succédé à la pénombre quand j’atteins la base de la montagne, vers 2850 m d’altitude. Mon choix se porte naturellement vers le spot initialement envisagé pour la veille, au-dessus du Lac Noir (2720 m). Il fait nuit noire quand j’y parviens, il est 22 heures et je n’ai toujours pas mangé. C’est chose réglée une fois un rocher trouvé pour m’abriter du vent, dans le confort de l’herbe. A peine ai-je le temps de finir mon frugal repas que de nouveau une averse sévit. On ressort les vêtements imperméables et c’est parti pour attendre patiemment que tout se termine. Mon regard se perd dans le ciel, prenant des allures de rave-party tant les nombreux éclairs côté Italie donnent un effet stroboscopique. Peu à peu le calme revient, les étoiles deviennent visibles, signe que je vais enfin pouvoir dormir ! Repos relativement court quand il s’agit de se réveiller pour immortaliser la Voie Lactée, venant se loger dans l’alignement parfait du Mont Pourri qui me fait face. Cet emblématique sommet, du haut de ses 3779 m, fait pourtant pâle figure sous l’immensité cosmique, réduit à une simple aspérité de la surface terrestre.

Je retourne dans le domaine des songes jusqu’au lendemain matin, extrait de mes rêveries par la luminosité naissante. Le ciel s’est paré de nuages moutonnés, distillant une lumière partielle sur les cimes, immortalisée comme il se doit.
Le sac reconstitué, il est venu l’heure de rebrousser chemin, dans la tranquillité à peine trahie par les cris des marmottes. La civilisation est peu à peu retrouvée, me sortant de cette parenthèse solitaire face aux événements, épilogue d’une sortie exigeante tant sur le plan physique que mental. La montagne a néanmoins su montrer sa beauté dans ses moments les plus inhospitaliers, au prix de doutes et d’inconfort…

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Pointe d’Archeboc (3272 m) – Alpes Grées (1/2)
Pointe d’Archeboc (3272 m) – Alpes Grées (1/2)
14 août 2023 In Alpes Grées No Comment

Voilà deux week-ends de suite que la météo orageuse me prive de bivouac en altitude. Malgré un scénario qui se profile de nouveau pour cet intermède de l’Assomption, le cœur et l’envie l’emportent sur la raison. Afin de mettre à profit ces jours de congés, l’idée est d’aller tutoyer les 3000 mètres, maintenant que l’été a fait son œuvre là-haut, la neige s’en est allée. Depuis plusieurs années, un secteur en particulier me fait de l’œil, à force d’arpenter ses environs : la Pointe d’Archeboc (3272 m). Celle-ci se mérite, il faut compter 1500 mètres de dénivelé pour y parvenir. L’objectif est ambitieux, moi qui suis lesté de mes 20 kg, alors la gravir en deux étapes semble être une solution tout à fait appropriée.

En cette chaude journée dominicale, je rejoins le parking de l’Echaillon (1805 m), aux confins de la station de Sainte Foy Tarentaise, constituant le point de départ de ce grand circuit. Le début est une mise en jambes bienvenue, empruntant la Via Alpina en pente douce, afin de rejoindre le hameau du Monal, la balade familiale par excellence, en témoignent la quantité de touristes venus profiter de ce site classé. Les plus téméraires poursuivent l’ascension du versant, afin de rejoindre le vallon du Clou, 400 mètres plus haut. Une piste permet également de s’y rendre, mais à l’accès restreint. Des Anglais ont eu l’audace d’y monter avec leur véhicule de loisir. Les voilà plantés sur le bas-côté, une roue dans un nid-de-poule, s’efforçant de s’en extraire, en vain. Je passe à côté, le sourire aux lèvres, cela leur apprendra.
Une fois la retenue atteinte, vers 2200 mètres, c’est un nouveau paysage qui se dévoile, sauvage et puissant, ponctué de quelques bâtisses, en plus ou moins bon état, ainsi qu’un troupeau de vaches, occupant le replat herbeux de la vallée. Loin, très loin au fond, se dresse l’objectif du lendemain. Ce tas de rocailles paraît si inaccessible vu d’en bas ! Je remonte la rivière jusqu’au lieudit des Balmes, dernière trace de civilisation du secteur. J’y stationne un long moment, le temps d’évaluer les conditions météo, l’orage étant annoncé en fin d’après-midi, l’endroit peut être une solution de repli. Malgré quelques sombres nuages, rien de bien menaçant. Je décide alors de poursuivre l’itinéraire, jouxtant le torrent, jusqu’à arriver au Lac Noir (2618 m), grande étendue d’eau ceinturée d’abruptes versants et d’éboulis. Elle constitue également le terminus du sentier de randonnée officiel. Toute la suite sera une affaire de cairns et de déambulations hasardeuses.

Un promontoire dominant d’une centaine de mètres le lac, repéré lors des préparatifs, est rapidement atteint. Il sera le lieu d’étape pour la soirée. Il offre tout le confort souhaité : zones de plat, herbe et vue plongeante sur le vallon. Tandis que la journée s’achève, le ciel vient jouer les trouble-fête : la lumière est chassée du secteur, pour laisser place à un plafond nuageux sombre et hostile. Il s’accompagne de grondements résonant au loin. Il faut revoir les plans, je remballe tout pour trouver un abri sous roche plus haut, il est 20 heures passées. L’orage, bien que modeste, se fait suffisamment entendre pour inquiéter les pèlerins de passage. Je reste plus d’une heure recroquevillé dans cet inconfortable recoin schisteux, le temps pour la nuit de s’installer. L’atmosphère devient plus silencieuse, les averses disparues. Les signaux semblent être au vert pour finir la soirée. Le programme est modifié pour aller rejoindre le lac Brulet (2697 m), relativement proche, atteint en un quart d’heure, à la frontale. Après un bref repérage, je choisis mon emplacement pour la nuit à la belle étoile, aux abords du plan d’eau. A peine ai-je le temps de poser le sac, que la pluie s’invite de nouveau à la partie. J’installe dans la précipitation tapis de sol, duvet, sursac et…poncho qui va jouer le rôle de toile de tente sommaire. Pour accompagner ce désagréable moment, voilà que l’orage vient jouer la seconde mi-temps. C’est de nouveau un concert de vrombissements dans les cieux. L’un d’entre eux met moins de 3 secondes après l’éclair, preuve de sa proximité. Sous mon abri de fortune qui commence à prendre l’eau sur les côtés, je soupire davantage d’agacement que de panique, c’est un mauvais moment à passer, je prends mon mal en patience. L’épisode dure tout de même 1h30, puis peu à peu, tout s’estompe, le calme revient. D’innombrables étoiles tapissent le firmament, la récompense après tous ces désagréments. Je profite du lac pour capturer les reflets d’une magnifique Voie Lactée, régulièrement percée d’étoiles filantes, abondantes, nous sommes en plein dans les Perséides. Au chaos succède la féérie.

Aux premières lueurs de l’aube, la tempête de ciel bleu a raison de moi, je fais l’impasse sur les photos matinales, préférant prolonger cet agréable moment de plénitude, tandis que les rayons de soleil viennent se mêler à la fraîche brise rampant sur les versants. Contraste saisissant avec la veille.
Je reste ici jusqu’en fin de matinée pour que sèchent mes affaires, et capitalisant un repos bienvenu avant d’affronter cette crête qui me fait tordre le cou, tellement elle se montre inaccessible…

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Lacs de Plan Richard (2481 m) – Vanoise
Lacs de Plan Richard (2481 m) – Vanoise
23 juillet 2023 In Vanoise No Comment

Le beau temps estival continue de s’épandre dans les Alpes. Pour fuir la chaleur associée, c’est naturellement vers les sommets qu’il faut se diriger. La lumière n’étant pas intéressante ces derniers jours et la nuit sans Lune annoncée, l’approche sera axée autour des paysages nocturnes. Plusieurs conditions sont requises : zone sans pollution lumineuse, présence d’un point d’eau pour les reflets cosmiques et un peu d’inédit en termes de secteur. Le repérage me conduit du côté de la Tarentaise et le massif de la Vanoise, à quelques centaines de mètres de la limite du parc national, pour pouvoir bivouaquer en tout légalité (quelle tristesse de devoir accoler ces deux termes…). L’objectif est la zone des lacs de Plan Richard, depuis Rosuel (Peisey-Nancroix), terminus de la Route Départementale 87. Au programme : près de 950 mètres de dénivelé pour environ 8 km d’approche. Vacances estivales et beau temps obligent, l’imposant parking est déjà bien rempli en début d’après-midi, mais peu de craintes à avoir, les touristes n’iront pas dans l’espace convoité.

La première partie consiste à contourner l’épaule formée par la base de l’Aliet de l’Aiguille Motte, en rive gauche du Ponturin, partagée entre boisements et zones ouvertes. De part et d’autre, les imposantes murailles rocheuses, tutoyant le ciel, veillent aux pèlerins des sentiers, notamment le Mont Pourri, à l’allure hostile sous cet angle. Le regard se perd dans les nombreuses cascades sillonnant les alpages, où paissent çà et là quantité de vaches.

Vers 2000 mètres, derrière une moraine, le parcours s’adoucit nettement, se transformant en faux plat. Pendant trois kilomètres, il arpente le fond du vallon, dévoilant de nouvelles cimes de la Vanoise, et au bout duquel est blotti le vaste lac de la Plagne. Un peu plus loin, un drapeau de la Savoie annonce le refuge d’Entre le Lac. Une multitude de personnes y est amassée, pas question de vivre l’expérience de la montagne dans la foule, la solitude et la quiétude ne sont plus qu’à une heure de marche ! Le chemin balisé est quitté pour basculer sur une sente bien tracée, remontant de façon franche dans le vallon à l’ouest. Sur quelques mètres, plus haut, l’itinéraire est déchiqueté par un couloir mis à nu et rocailleux, formé par des crues torrentielles. Une cicatrice marquée dans le paysage. Sur les coups des 19 heures, après une longue mais régulière ascension, la partie inférieure des lacs est atteinte. Elle est tapissée de zones humides et de tourbières, ainsi qu’un lac au pied du versant. L’arrivée coïncide avec la révérence du Soleil derrière la crête du Dôme des Pichères, dépassant les 3000 m.

Le lieu de bivouac, protégé de la petite bise descendant du Col de l’Aliet, est trouvé sur l’un des nombreux replats. Un bref repérage est effectué, quelques gouilles d’eau satisferont la quête du jour. Comme pressenti, les couleurs du crépuscule sont ternes et fades, inutile d’insister, mieux vaut se reposer pour la nuit chargée qui s’annonce.
Peu après minuit, le maigre croissant de Lune s’en est allé derrière l’horizon, laissant place à un ciel parfaitement sombre, ponctué d’astres scintillants. Je suis venu pour elle, la voici qui s’élance dans la pénombre : la Voie Lactée. Pendant une bonne partie de la nuit, je tâche de l’immortaliser : panorama, reflet sur l’eau, timelapse et pose (très) longue, un sommeil haché jusqu’à 4h du matin.

Les premières lueurs de l’aube m’éveillent. Le ciel d’un bleu uniforme et les lumières insipides ont raison de moi, la sieste est prolongée. Depuis quelques heures, après une accalmie, le vent s’est de nouveau levé, trahissant la sensation de chaleur avec l’arrivée du soleil. Quelques victuailles englouties pour reprendre de l’énergie, il est ensuite temps d’entamer le retour. Il aura fallu 3 heures pour retrouver la voiture, point final d’une belle sortie en terres de Vanoise, sous un envoûtant ciel nocturne.

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Tête de Bostan (2406 m) – Chablais
Tête de Bostan (2406 m) – Chablais
15 juillet 2023 In Chablais No Comment

C’est presque devenu une tradition, celle de faire une session bivouac en Haute-Savoie le 14 juillet. Après un court épisode caniculaire, l’extrême chaleur s’en est allée pour laisser place à une séquence estivale plus normale en cette fin de semaine. C’est l’occasion d’aller explorer des massifs plus lointains pour changer des paysages habituels. Direction alors les confins du Chablais, afin de tutoyer la frontière franco-suisse, l’objectif est la Tête de Bostan (2406 m). Le hasard du calendrier fait que le Tour de France est dans le secteur de Morzine, pas question d’aller se mêler à la foule et de se heurter aux routes interdites à la circulation. C’est donc au-dessus de Samoëns que le départ s’effectue, rajoutant 200 mètres à l’itinéraire classique. Me voilà parti pour une bavante de 1300 mètres de dénivelé et un long trajet pédestre pour satisfaire la quête du jour.

Le parking du départ de la rando (1096 m), dans une clairière de sapins au bout de la route, est déjà fort rempli de voitures en ce début d’après-midi. Il faut fortement incliner la tête en direction du bleu azur du ciel pour entrapercevoir les crêtes sommitales de la destination. Mieux vaut ne pas y penser, et attaquer le sentier, il est 15 heures. Ce dernier emprunte une piste en sous-bois, agréable, puis émerge de la forêt pour atteindre les alpages. Le soleil de juillet se fait rapidement sentir sur l’organisme, qui halète. Vers 17 heures, le Refuge de Bostan (1763 m) est atteint, seule la moitié de l’ascension a été effectuée, mais une légère brise bienvenue estompe la chaleur assommante. Au fond, se dévoile le Col de Bostan qui, une fois rejoint, annoncera l’imminence de la fin du périple. Bien que d’apparence proche, le sentier qui se noie dans le paysage pour y emmener le pèlerin souligne l’effort à fournir pour y parvenir. Le vallon est jonché d’un grand écroulement aux Verdets, un dédale rocheux où le tracé se faufile, avant de sillonner une pente raide jusqu’à enfin aboutir au Col de Bostan (2290 m), marquant la frontière avec la Suisse. Le vent, jusqu’alors bon camarade, devient rapidement un ennemi encombrant qu’on souhaite voir partir, tant son intensité a décuplé. A l’ouest, l’objectif n’est plus qu’à quelques foulées, qui est finalement gagné peu avant 20 heures. Il aura donc fallu 5 heures pour engloutir ce parcours. La Tête de Bostan est un dôme herbeux avec une vue à 360 degrés sur la Suisse et le secteur de Martigny, et la France entre vallée de l’Arve, Aravis et reliefs du Fer à Cheval. Le Mont Blanc émerge à peine de ce dernier, avec son manteau opalin sommital.

Toutefois, la cime foulée ce jour est plongée dans une immense soufflerie, les rafales se succèdent sans laisser le moindre répit. Le drone, parti explorer les airs, éprouve de grandes difficultés à se mouvoir et se stabiliser, lançant d’innombrables alertes au pilote que je suis. Le jour décline peu à peu, les falaises alentours se parent de teintes mordorées, éphémères, jusqu’à perdre de leur éclat une fois le soleil passé derrière l’horizon. Il n’est pas question de dormir dans cette machine à laver géante. Je trouve un simili replat abrité, sous le vent, côté Suisse, quelques mètres sous la crête. La pente générale tire vers le vide, mais pas de quoi m’inquiéter. Entre chien et loup, un bouquetin fait preuve d’une improbable curiosité en venant s’approcher plusieurs minutes, puis de repartir dans le chaos de blocs.
La nuit a investi les lieux, je la ponctue de quelques sessions photographiques venant hacher le sommeil. Les bourrasques n’ont pas baissé d’un iota, mais la Voie Lactée apparaît particulièrement visible dans ce ciel dépourvu de Lune.

Au petit matin, vers 5 heures, les premières lueurs de l’aube dessinent les silhouettes des montagnes qui se succèdent dans le paysage, baignant dans des teintes douces et pastel. Le ciel est tristement dépourvu de nuages, ce qui m’oblige à faire quelques cadrages serrés au téléobjectif pour immortaliser la scène. Mont Blanc incandescent et Pointe Percée sous la Ceinture de Vénus sont deux vues de choix que je retiens. Une fois les belles teintes matinales passées, il est temps de repartir, en finissant la boucle par les crêtes du nord, toujours accompagné d’un vent à décorner le diable. A bon rythme et les cuisses surchauffées, les 1300 mètres de descente sont avalés en 2h20. Une virée physique et mouvementée, voilà ce que l’on retiendra de cet épisode chablaisien !

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Rocher du Vent (2360 m) – Beaufortain
Rocher du Vent (2360 m) – Beaufortain
24 juin 2023 In Beaufortain No Comment

Le mois de juin tire à sa fin, mais l’envie d’aller là-haut ne faiblit pas. La veille, un épisode orageux a déversé quantité d’eau dans le secteur, nettoyant au passage le sable du désert obstruant le ciel d’un voile gris-jaune opaque, du plus mauvais goût pour quiconque cherche de belles lumières. Il n’est donc pas étonnant de voir ce vendredi les montagnes accrochées de brumes, la chaleur faisant évaporer l’humidité ambiante. Un phénomène créant des conditions optimales pour avoir un peu de texture, avant que l’anticyclone, arrivant à grands pas, ne vienne infliger aux Alpes une tempête de ciel bleu et de fades éclairages crépusculaires.

Me voilà donc parti à l’assaut des cimes et c’est une nouvelle fois le Beaufortain qui est plébiscité. Une semaine après avoir arpenté les crêtes sud du barrage de Roselend, au tour désormais de la partie nord. La route, fermée jusqu’alors pour cause d’affaissement, a été rouverte le jour précédent, pour atteindre le Cormet de Roselend. Une occasion à saisir. La voiture garée au Plan de la Lai (1821 m) en fin de journée, l’objectif se dresse dans toute sa magnificence face à moi : le Rocher du Vent (2360 m). L’avantage du vendredi est d’éviter la cohorte de touristes sur ce lieu, probablement l’un des plus courus du massif. De sombres nuages, quoique guère menaçants, offrent une fraîcheur bienvenue pour l’ascension. Le dénivelé est rapidement avalé jusqu’à la Lauze (2165 m). Entre impréparation et lecture trop rapide de topos glanés çà et là, j’opte pour un cap à l’ouest, pensant qu’un sentier me conduirait au sommet. Il n’en est rien. Le parcours en balcon mène jusqu’au pied de la muraille rocheuse, dans laquelle un improbable tunnel a été creusé sur une centaine de mètres. Il débouche sur une vue plongeante sur le lac, magnétique. J’ai beau me dénuquer en regardant la cime, aucune sente n’y grimpe, si ce n’est le parcours de la via ferrata. Pas question de s’y risquer sans équipement et avec le poids sur le dos. Alors je poursuis l’itinéraire qui sillonne le flanc de la montagne, se dirigeant cette fois vers le nord-est. Le barrage de la Gittaz se dévoile peu à peu.

Quelques percées divines soulignent l’ambiance vespérale, avec les versants mouchetés d’une lumière éphémère. Ayant compris que mon erreur m’a fait faire le tour complet du Rocher du Vent par sa base, j’active la cadence pour finir la boucle jusqu’au Col de la Lauze (2330 m). Il n’est pas envisageable de rater le coucher de soleil. Plusieurs centaines de mètres plus au sud-ouest, un panneau indique que me voilà au Rocher du Vent. Très bien, je suis au beau milieu d’une crevasse, cernée de deux remparts tithoniques. Il faut coûte que coûte se rendre au sommet. Une croix jaune sur la gauche m’interpelle : plusieurs câbles sont fixés sur les dalles rocheuses. C’est donc parti pour un peu d’exercice aérien, vertigineux mais franchi sans encombre. Le sentier sommital atteint le point tant espéré : le bord de la falaise dominant Roselend, enfin ! Le panorama grandiose justifie la réputation des lieux.

Le jour se meurt peu à peu, le Soleil décline irrésistiblement vers l’horizon et quand il daigne passer sous la barre de nuages, il distille une lumière mordorée sur le secteur, d’un parfum enivrant, élevant la beauté à un niveau paroxystique. Une féérie phosphorescente l’espace de quelques minutes, avant que l’obscurité ne gagne définitivement la partie.

Le plat étant inexistant sur ces hauteurs, c’est dans le sillon du sentier que je dormirai, tel un vagabond. Ici, la couche a bien moins d’importance que l’extase des yeux. Quel régal d’ouvrir les paupières en plein cœur de la nuit, et d’avoir pour première image la Voie Lactée se tapissant sur la rétine…Le silence n’est pourtant pas total, les torrents gonflés par l’orage et la fonte des neiges, rugissent en contrebas, un vrombissement permanent.

Après un sommeil haché par les nombreuses captations nocturnes, les premières lueurs se manifestent déjà vers 4h, il faut cependant attendre deux heures de plus pour que les sommets alentour soient illuminés. Le grand théâtre du Beaufortain ouvre de nouveau ses portes, le public a répondu présent, déjà le parking en contrebas se remplit malgré l’heure matinale. Aux bruits torrentiels, s’en ajoutent d’autres, bien plus irritables : ceux des motards, qui semblent jouer à celui qui se fera le plus entendre dans la vallée, où tout résonne plus qu’ailleurs…

Une courte sieste plus tard, il est temps de remballer et partir, le soleil de juin est mordant pour l’organisme, et ce même dans les plus basses heures matinales.

Il est 11 heures quand la voiture est retrouvée. Les stationnements sont complets, je quitte le secteur à contre-courant avec la satisfaction d’avoir eu de belles et solitaires conditions.

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Roche Parstire, Col du Couvercle – Beaufortain
Roche Parstire, Col du Couvercle – Beaufortain
18 juin 2023 In Beaufortain No Comment

Etape 1 : Col du Pré > Roche Parstire

La première quinzaine de juin a été marquée par la constance de la météo à rincer les Alpes d’orages quotidiens. Dans ces conditions, difficile de se hasarder à un bivouac sur les cimes autant humidifiées qu’électrisées. Toutefois, cet épisode touche à sa fin, laissant place à l’arrivée de la chaleur. Trouver refuge en altitude est comme chaque année une salvatrice solution.

Les jours étant longs, il est alors possible de quitter la vallée dès le vendredi en fin d’après-midi. Le programme du week-end est sans prétention, si ce n’est parcourir les crêtes bordant l’ouest et le sud du barrage de Roselend, pour un panorama de premier choix sur l’étendue d’eau artificielle.

A peine les cloches ont sonné 18 heures que me voilà au Col du Pré (1703 m), avec pour modeste objectif la Roche Parstire (2109 m). L’avantage, pour ce sommet facilement accessible et couru, est de profiter du lieu avec une relative quiétude, avant l’arrivée des randonneurs du samedi et du dimanche. Dans une atmosphère tamisée par quelques débonnaires nuages, la montée s’effectue rapidement. La sortie de la forêt marque d’une part le début de l’alpage et de la crête, et d’autre part le lever de rideau sur le magnétique décor des lieux : en contrebas, le lac de Roselend et son bleu azur, en haut l’imposant Mont Blanc et ses neiges sans doute plus si éternelles.

Notre étoile déclinant peu à peu, la lumière rasante vient caresser les chalets à mi-pente, sublimant la scène. L’horizon, chargé d’une fine épaisseur de brume, ampute le Soleil de ses chaleureux rayons. Les versants alentours se ternissent, l’astre se prépare à son one-man show. D’un blanc aveuglant, il transite vers un jaune délavé, de l’orangé jusqu’à sa mue finale, un rouge vermillon intense. Une affaire de quelques minutes ce bouquet d’adieu. Par un heureux concours de circonstances, voilà que la sphère incandescente vient de lover dans le concave relief de la Tournette, avant de définitivement tirer sa révérence. Les ombres investissent dès lors rapidement les lieux, il est près de 22 heures. La nuit s’annonce aussi courte que sombre : pas le moindre quartier de lune ne viendra déposer de la lumière ici ; des conditions idéales pour capter étoiles et Voie Lactée, pendant environ deux heures.

Dur effort un moment plus tard, lorsqu’il faut sortir du duvet, la fraîcheur et l’humidité ont imposé leur loi sur le pèlerin sans tente que je suis. Mais l’appel de l’aube est plus fort que tout. Néanmoins comme la veille, le Soleil éclaire peu quand il surgit par-delà le flanc oriental du Mont Blanc. Quelques images de rigueur sont faites, avant de retourner dans le plumage pour une agréable sieste matinale, le visage caressé par la douce brise matinale, le corps peu à peu réchauffé par l’entité lumineuse. La plénitude à son paroxysme, un moment volé au temps qui passe.

En milieu de matinée, ce moment de grâce prend fin au moment de refaire le paquetage. La crête qui se poursuit vers le sud, amène mon regard sur la seconde étape du parcours…

Etape 2 : Roche Parstire > Abords du Col du Couvercle

Cette seconde journée au cœur du Beaufortain sera davantage placée sous le signe de la contemplation et l’attente que la grande bambée sportive. L’idée est de poursuivre sur cette crête de manière à avoir une vue différente sur le barrage de Roselend. Il est un peu plus de 10 heures quand je décide de décoller de Roche Parstire. L’influence du week-end se fait nettement ressentir sur la fréquentation, des hordes de randonneurs et traileurs défilent sur le sentier que je m’apprête à sillonner. Il offre une succession de montées et descentes, plus casse-pattes qu’on ne le croit, mais la beauté des lieux est un catalyseur naturel. Le vagabond est constamment sous la surveillance du Mont Blanc, sorte d’antithèse de Sauron : froid et bienveillant, avec son regard opalin.

Après une énième série de montée-descente, surgit sans crier gare le lac de Saint-Guérin, en contrebas. Blotti au pied du Grand Mont d’Arêches, son bleu émeraude lui donne un air balnéaire.

Plusieurs sommets intermédiaires ponctuent le parcours en direction des hautes cimes du Beaufortain. La dernière d’entre elles, le Mont Coin, constitue mon objectif. Cependant, plus les foulées sont avalées, plus le lac de Roselend se dérobe dans le panorama. Il devient évident de ne pas s’écarter trop à l’ouest, au risque d’avoir l’étendue d’eau tronquée. C’est finalement le point coté 2341 m, surplombant le Col du Couvercle qui conclut cette courte étape. Le barrage, plein nord, me donne déjà des idées pour la prochaine nuit. En attendant, c’est un après-midi entier qu’il va falloir errer en ces lieux. Face à cette scène paradisiaque, où lac et Mont Blanc se disputent le premier rôle. Je patiente dans la contemplation, la lecture de Tesson…S’abandonner à vivre, dans le titre et les faits. Le temps défile lentement, les randonneurs un peu moins ; moi, immobile, léthargique par un sommeil trop haché, j’observe l’inexorable course du soleil. L’air est frais, les rayons dans une agressivité estivale. Progressivement, le ciel s’encombre de fins voiles élevés, trahissant la sensation de beau temps. Le déclin vers l’horizon chasse les touristes des lieux, me laissant peu à peu seul dans ce cadre idyllique. A défaut d’embrasement mordoré sur les montagnes, un couple de chamois occupe ma fin de journée. Ils arpentent le flanc escarpé à la recherche de quelques appétentes herbes, jusqu’à atteindre le sentier de crête, manifestement trop imprégné d’odeurs humaines, ils redescendent aussitôt.

Mon regard est cependant vite redirigé vers les rougeoyants cieux qui s’établissent au loin. Le Soleil a entamé son sprint final pour aller illuminer d’autres contrées. La sphère incandescente vient côtoyer la Tournette, un brûlant baiser d’adieu voulu par le jeu de la perspective, avant que les ténèbres prennent le relai. Je m’en vais rejoindre mon duvet pour glaner quelques heures d’assoupissement, entrecoupé de déambulations nocturnes sur la crête. La nuit à la belle étoile a des côtés grisants à bien des égards : pas de crissement de toile, aucun obstacle entre le for intérieur et l’infinité cosmique. La première image s’imprimant sur la rétine est cette Voie Lactée, source de bien d’imagination…

Vers 5 heures, l’aube est déjà bien entamée. Le ciel est toujours essaimé de voiles élevés, notamment vers le nord-est, théâtre de l’avènement solaire. Comme la veille, l’astre ne fait pas d’entrée triomphale, se contentant simplement d’éclairer. Quelques invisibles brumes diffusent néanmoins les rais matinaux, au-dessus du lac, avant de disparaitre.
La chaleur étant bien palpable, je décide de regagner le point de départ pour le retrouver sur les coups de 9 heures, clap de fin d’un intermède fort dépaysant en terres savoyardes.

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La Sambuy (2198 m) – Bauges
La Sambuy (2198 m) – Bauges
29 mai 2023 In Bauges No Comment

Les pérégrinations de mai se poursuivent. Cette fin de mois est caractérisée par des pressions plus basses qui stagnent sur le sud de la France, induisant des évolutions diurnes tournant à l’orage sur les massifs montagneux. Difficile alors de composer avec les aléas du ciel, entre la volonté de côtoyer les cimes et se protéger de la foudre. Il faut alors trouver des secteurs réunissant ces deux facteurs. Un des endroits qui s’y prête volontiers et celui de la Sambuy, sur la bordure orientale des Bauges. Le point convoité est parcouru à sa base par une petite station de ski, où quelques bâtiments au sommet offrent une solution de repli adaptée.

Il est 12h45 quand les premières foulées sont engagées. Le parking (1150 m) est relativement encombré, tout comme les cieux qui prennent localement de sombres teintes, tandis que les températures annoncent les prémices de l’été. La première partie de l’ascension n’a rien de très excitant : il s’agit de remonter tout le domaine skiable via la piste d’exploitation, croisant çà et là les remontées mécaniques. Dans ces conditions, les pauses contemplation sont vaines, finalement en 1h45, me voilà en haut de la station, vers 1830 m. Plusieurs constructions dénotent dans le paysage, mais les abris qu’ils constituent trouvent aujourd’hui un intérêt certain. En effet, les massifs alentours sont tous coiffés de cumulonimbus tutoyant la stratosphère. Le théâtre de l’apocalypse s’installe progressivement sous mon regard impuissant, avec comme actes des sanctions foudroyantes, aussi aléatoires que dangereuses.

Je patiente un long moment ici, les lieux étant alternativement arrosés de soleil et plongés dans l’ombre des nuages. Au loin, des vrombissements se manifestent, signe que la colère gronde là-haut. L’application indique que les orages sévissent dans le Beaufortain et surtout la Chartreuse. Peu à peu la luminosité décline : les Bauges seraient-elle la prochaine cible ? La température qui dégringole semble annoncer l’inéluctable. Un point de vue à proximité du refuge permet de voir un rideau de pluie arrosant la plaine d’Albertville. Pourtant ici, en dépit de la menace, les événements semblent ne pas se décider. En fin de journée, voilà que des teintes chaudes font leur apparition vers l’ouest. La foudre, aux portes des Bauges à Chambéry, a finalement changé de cap pour aller larguer son voltage sur Grenoble et le Vercors. Les signaux sont au vert : direction la Sambuy, il est déjà 19h30. A grandes enjambées, requinqué par le repos forcé, me voilà arpentant l’ultime dénivelé me séparant de l’objectif. L’arrivée au col m’offre un panorama sur une grande partie des Bauges, jusqu’au lac d’Annecy. Le paysage s’est paré d’une luminosité post-orageuse, aux tons orange délavé, se diffusant dans une atmosphère chargée en humidité. A droite, s’élançant dans le ciel, la Sambuy semble inaccessible tant les pentes sont vertigineuses. Elles justifient la présence de quelques marches, échelles et cordages pour assurer ses prises. A 20h15, la cime est atteinte (2198 m).

La vue est chargée en matière, notamment vers le sud et l’est, où les résidus de l’orage s’évacuent, alors que l’humidité ambiante fait valser la brume sur les reliefs baujus. Le jour se meurt progressivement, et en guise dernier adieu, le soleil a revêtu sa parure vermillon, boule rouge incandescente avant de passer derrière l’horizon. Il est temps d’installer ma modeste villégiature en ces lieux calcaires : pas de tente mais une nuit à la belle étoile, sur la caillasse mais avec le luxe d’être sur du plat, et suffisamment d’espace de part et d’autre pour ne pas rouler vers un aller simple dans l’au-delà. Le bleu de la nuit envahit les Alpes, tandis que le tonnerre résonne au loin ; il est au-dessus de Turin, bien trop loin pour être inquiétant.

Après une courte nuit, les premières esquisses du jour à l’est m’éveillent. L’atmosphère s’est débarrassée de ses nuages, prête à recommencer le jeu pour ce lundi naissant. La brume et l’humidité ternissent le paysage, un filtre naturel affadi la luminosité et les couleurs, à tel point que lorsque le soleil pointe le bout de son nez derrière le massif du Mont Blanc, celui-ci n’offre ni rayons ni chaleur. Une sphère orangée paradoxalement froide, bien différente des matins habituels. Il faut attendre près d’une heure pour en ressentir ses bienfaits, profitant de ces instants suspendus dans mon duvet. Le silence monacal est à peine trahi par les cloches des bovins en contrebas, qui s’activent.

Plus de 1000 mètres de dénivelé doivent être effectués en sens inverse. En fin de matinée, les rais de lumière deviennent presque agressifs, heureusement à midi le parking est retrouvé, signant la fin de cette petite aventure pas dénuée d’intérêt.

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Aiguille Verte (2045 m) – Bornes
Aiguille Verte (2045 m) – Bornes
4 mai 2023 In Bornes No Comment

Mai. Chaque année, ces trois lettres évoquent chez moi la renaissance, consécutif à avril qui résonne chez les plantes le début du renouveau. Comme elles, après des mois d’attente léthargique, la sève qui parcoure mes veines entre en effervescence, prête à profiter des jours longs et ensoleillés. Il faut dire que depuis novembre, la météo a affolé les statistiques dans nos contrées. D’une sécheresse hivernale, oxymore de plus en plus classique dans notre monde contemporain, on est passé à un hiver tardif sur avril, une providence pour les sols assoiffés.

Après quelques jours maussades, le soleil refait son apparition sur les terres alpines. L’occasion de lancer officiellement le début des bivouacs de 2023. Les montagnes sont dans une lutte acharnée dont on connaît pourtant l’inexorable issue : les sommets sont parés de leur manteau blanc pour plusieurs semaines encore, tandis qu’à leur base, les couleurs chlorophylliennes grignotent petit à petit du terrain sur les versants.

L’abondance de neige contraint néanmoins à réduire les ambitions sur l’altitude à atteindre à pied, au risque de s’enliser. C’est de façon naturelle et traditionnelle que les massifs préalpins sont mis à l’honneur. Le dévolu est jeté sur les Bornes, muraille calcaire entre Annecy, Thônes et Bonneville.

La destination choisie est l’Aiguille Verte (2045 m), dominant le hameau du Chinaillon, dans la continuité méridionale du Jallouvre. C’est sous un insolent ciel bleu que débute l’ascension, en fin de matinée, depuis le hameau de Samance (1350 m). Le sentier remonte paisiblement le long d’une barre calcaire, permettant d’admirer la vue sur la vallée. Dès lors, le parcours s’engage dans l’alpage et les hostilités sont réellement lancées au point coté 1568 m. Il suffit de lever la tête pour apercevoir la toute proche Aiguille Verte, mais l’objectif est séparé d’un long raidillon qu’il va falloir remonter. Les pelouses ont des teintes jaune pâle, témoins d’un hiver très récent dans le secteur. Des vestiges de celui-ci sont encore bien présents sous le col, des névés tapissent les combes les moins exposées. Je décide de les contourner, en empruntant des dévers raides que maudissent mes chevilles.

L’arrivée au col (1881 m) permet au regard de découvrir tout le paysage en direction de la vallée du Borne, à l’ouest. Mais celui-ci reste toutefois attiré par ce magnétique objectif du jour, et surtout toute la crête qui s’apparente à une ascension vers les cieux. La voie vers le Paradis diront certains. Un ultime effort, doublé d’une accentuation du rythme cardiaque, conduit au point culminant de l’étape. Le panorama estompe le chemin de croix : en face les Aravis aux cimes albâtres, où le Mont Blanc, émergeant au second plan, fait mine d’appartenir au même massif tant il se fond ; au sud-ouest, se manifestent la Tournette, le plateau des Glières et le Parmelan ; flirtant avec l’horizon, se distinguent au loin le lac Léman et la chaine du Jura ; enfin, tout proche, se dresse le Jallouvre, au pied duquel est blotti le lac de Lessy, encore pris dans les glaces, la débâcle s’initiant à peine sur les rives.

Une grande partie de l’après-midi, qui m’est laissée libre, est consacrée à la contemplation, à la lecture et à profiter du temps qui défile, le tout sous un soleil d’une grande générosité. L’occasion aussi de réfléchir sur l’emplacement du bivouac. Les gens un tant soit peu raisonnables iraient bien plus bas, à la quête d’un replat herbeux et confortable. Ne semblant pas appartenir à cette catégorie-là, de par mon abnégation (et mon inconscience ?), c’est en haut que je dormirai et nulle part ailleurs. Entre le cairn sommital et…le vide, tout juste de quoi s’allonger. Suffisant pour installer mon abri de fortune. Maigre confort, mais luxueuse vue.

Le soleil décline peu à peu vers l’horizon, les versants se parent de teintes légèrement dorées, adoucies par des brumes filtrantes au loin. C’est sous de ternes couleurs que les paysages entrent dans leur sommeil nocturne, malgré un festival solitaire du soleil, dans ses apparats amarante. En contrebas, des crissements dans la neige attirent mon attention, un chamois solitaire remonte le névé avec une facilité déconcertante ; en contrehaut, la pleine lune émergeant des Aravis annonce une nuit lumineuse.

La chaleur accumulée toute la journée offre un début de soirée tout à fait agréable, mais progressivement le vent s’invite à la partie, restaurant le froid de rigueur à cette altitude, et agitant la tente pour troubler la quiétude du moment.

La clarté lunaire fournit toujours des paysages aussi irréels, seuls les cristaux stellaires ponctuant les cieux rappellent l’heure de prise de vue. Un peu plus tard, l’aube est à l’image du crépuscule de la veille : affadie, terne et sans les explosions de couleurs espérées, digne d’un temps anticyclonique. Pour la mémoire du moment, quelques clichés sont réalisés, avant de plier bagage. A 8 heures, la descente est entamée. Pour proposer une variante, j’emprunte le col Sous le Buclon (1900 m) et son raide sentier. En conséquence, le parking est rapidement atteint, en seulement 1h15, épilogue d’une sortie agréable mais peu prolifique en matière photographique.

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Dent de Crolles (2062 m) – Chartreuse
Dent de Crolles (2062 m) – Chartreuse
5 mars 2023 In Chartreuse No Comment

Voilà plusieurs jours que la météo nous propose le même schéma quotidien : une brume tenace dans les vallées, peinant à se dissiper au cours de la journée. Le week-end semble tout droit se diriger vers ce type de condition. Avec un peu d’avance, je sors de ma traditionnelle hibernation pour aller observer le phénomène sur les hauteurs. A la faveur d’un climat exceptionnellement sec et ensoleillé depuis de nombreuses semaines, les versants les mieux exposés ont déjà des allures printanières. Le maigre manteau blanc a laissé place aux herbes grillées par la saison hivernale. Un des endroits qui se révèle le plus favorable à ma quête est sans nul doute la Dent de Crolles, sa vertigineuse falaise calcaire offre un panorama de choix sur le Grésivaudan, siège de la mer de nuages.

L’ascension débute au point coté 1217 m, à l’épingle la plus orientale de la route du Col du Coq, transformée pour l’occasion en grand parking, la section restante étant fermée pour l’hiver. Pas de place à l’échauffement, le sentier attaque droit dans la pente, remontant toute la zone forestière jusqu’à déboucher sur l’alpage des Ayes. Quelle surprise de constater des versants quasi dépourvus de neige. Il y a 1 mois, tout était encore blanc lors de ma visite de Pravouta. La fonte et le gel-dégel rendent les sillons pédestres particulièrement boueux.

Le soleil est le catalyseur de phénomènes atmosphériques : le brouillard se déchire, puis se reforme aussitôt, c’est une véritable bataille qui a lieu dans les cieux, animée par un vent tourbillonnant. Les gouttelettes d’eau en suspension semblent néanmoins glisser sur les rocs et remonter en altitude, de mauvais augure pour le pèlerin que je suis, ambitionnant de me placer au-dessus d’elles. L’itinéraire est dégagé sur presque la totalité du parcours, le passage redouté du Pas de l’œille n’est qu’une formalité, les rares névés ne présentent aucune difficulté. Si d’une manière générale le temps était assez agréable jusqu’à présent, l’arrivée sur le plateau est synonyme de changement de décor, et de façon rude ! Le coupable désigné est le vent, singulièrement vigoureux dans ce secteur. C’est comme si la Réserve des Hauts de Chartreuse avait servi de tremplin géant à ces courants venus du nord, se manifestant ici à leur paroxysme. La désillusion commence à poindre, alors que les bulletins s’accordaient à prévoir un « vent faible ». Où vais-je dormir ? Sûrement pas sur mon habituelle crête, trop exposée. A la croix, même sentence, le muret circulaire en pierres est bien trop petit pour assurer une quelconque fonction protectrice. La seule solution est de se réfugier en contrebas, en face sud. Toutefois, les secteurs favorables ne sont pas légions dans ce dédale rocailleux. A 50 mètres sous le sommet, un semblant de replat recouvert de neige semble être la seule alternative crédible. J’y déploie ma tente bon an mal an, l’exiguïté des lieux me privera de tout confort.

Le jour décline peu à peu, le mauvais pressentiment développé à la montée se concrétise bel et bien : la brume investit la Dent de Crolles et y prend ses quartiers pour la soirée, me privant du coucher de soleil qui semblait pourtant prometteur. A cela s’ajoute la bise, redoublant d’intensité, les bourrasques parviennent jusqu’à mon abri de fortune. La toile entame alors sa peu mélodieuse complainte, trahissant le silence monacal des cimes. Régulièrement, je scrute l’extérieur pendant mon intermittent sommeil. Finalement, vers 1 heure du matin, les étoiles scintillent dans la clarté du ciel de pleine lune. Je reste de longues minutes à immortaliser cet incessant ballet de brumes au pied de Chamechaude et du Bec Charvet, spectacle hypnotique malgré le froid…

Peu après 6 heures, le réveil claironne. Il est temps d’aller vérifier si mes espoirs ont été traduits dans les faits. Bingo : la mer de nuages a de nouveau envahi l’ensemble des vallées, tandis qu’à l’est se manifestent les prémices d’un jour nouveau. En contrebas, la masse blanchâtre est telle une rivière au ralenti, le flux canalisé par Belledonne et la Chartreuse se dirigent inexorablement vers Grenoble, animé par un vent de nord plus fort que jamais. L’envoûtante scène est immortalisée comme il se doit. Les paysages éthérés ont un côté irréel, puissant et éphémère. Plus tard, les incandescents rayons du soleil viennent apporter un brin de chaleur réconfortant, chassant progressivement les ombres pour illuminer les lieux.

La pièce qui s’est tenue ce jour dans le grand théâtre des Alpes aura donc tenu toutes ses promesses. Froid, vent et inconfort furent le prix à payer pour assister à la représentation de Dame Nature. La brume, actrice principale et objet de toutes mes convoitises, a comme à son habitude montré à quel point elle peut magnifier les paysages et les entourer de féérie…

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Lac Curtalés (2441 m) – Cerces
Lac Curtalés (2441 m) – Cerces
30 octobre 2022 In Cerces No Comment

Décidément, cette année 2022 bat tous les records. L’été semble avoir installé ses quartiers sur nos latitudes et, malgré quelques incursions de la neige en altitude, l’ambiance est digne d’un début de septembre. Seules quelques cimes à plus de 3000 mètres portent encore les stigmates d’une neige bien chétive, tombée le mois dernier. Côté Préalpes, les montagnes ont perdu de leur éclat, les couleurs s’en sont allées et les forêts attendent leur manteau blanc qui peut-être arrivera un jour. Les sentiers étant encore praticables comme à la belle saison, c’est du côté des Alpes internes que je me rends, au sein d’une des rares vallées que je ne connais pas dans le massif des Cerces : celle de la Neuvache, aux confins du village-station de Valmeinier.

Si les conditions météorologiques sont jugées parfaites pour le commun des mortels, sur le plan photographique je sais que c’est perdu d’avance : des voiles élevés tapissent une grande partie de la France, estompant les rayons du Soleil et les reléguant au rang de lumière terne et blafarde. Qu’importe, le principal est la découverte et le dépaysement.

Le point de départ se situe au parking de la Chenalette (1750 m), terminus du chemin au sud de Valmeinier 1800. Le regard se perd dans la profondeur de la vallée, qui s’étend à perte de vue. Il va pourtant falloir en remonter une grande partie, l’objectif du jour étant le Lac Curtalés (2441 m), nécessitant une approche de 8 kilomètres. L’avantage de cet itinéraire est de présenter une pente moyenne douce, de quoi soulager les articulations qui ont tant souffert ces derniers mois.

En dépit de l’altitude, il fait étonnamment chaud au démarrage. Le sentier longe le torrent de la Neuvache pendant un long moment. Les quelques arbres restants ici, essentiellement des aulnes, ont déjà perdu leurs feuilles. De rares mélèzes se distinguent par leur éphémère parure dorée, tandis que les versants sont ponctués de bâtis isolés, tout de schistes constitués, magnifiquement entretenus ; le plus emblématique est sans nul doute le Refuge de Terre Rouge.
L’ascension se poursuit régulièrement et, après 2h45 de marche, le Lac Curtalés est atteint. Blotti au pied d’un abrupt relief marquant la frontière avec les Hautes-Alpes – et la Haute vallée de la Clarée derrière- il offre un beau panorama sur le chaînon du Thabor, perçant le ciel dans son dédale rocheux. Un replat est trouvé pour installer la tente puis, comme prévu, le coucher de soleil se déroule dans une certaine indifférence, les couleurs se sont éteintes progressivement, jusqu’à laisser place à la nuit.

Le début de soirée est consacré à quelques poses nocturnes, pour capter ce ciel trahi par les nuages élevés, toujours persistants. Plutôt faiblard à mon arrivée, le vent s’est invité à la partie et a rapidement joué la vedette. Toute la nuit, la tente a vibré au rythme des bourrasques, rendant le sommeil quelque peu compliqué. Suite à ce repos en pointillé, aux premières lueurs du jour, je m’extirpe de l’abri en catastrophe, l’atmosphère incandescente aperçue à travers l’abside ayant donné un regain d’intérêt à la sortie. L’instant aura été de courte durée, les paysages se réveillent comme ils se sont endormis, dans une lumière blanchâtre.

Le vent du sud est de plus en plus intenable, il semble prendre de l’accélération depuis la ligne de crête située entre la Pointe de Névache, la Roche du Chardonnet et le Mont Thabor. Il est temps de quitter les lieux et retrouver un peu plus de calme dans le vallon. Peine perdue, le bougre est tenace et m’accompagne une bonne partie de la descente, le paroxysme étant atteint au niveau du refuge et de la Chapelle Notre-Dame-des-Neiges.

Vers 11h30, la voiture est retrouvée, les jambes bien fatiguées par ces 16 km aller-retour. Probablement pas le bivouac le plus inoubliable, tant par les conditions météo et photographiques, mais une belle découverte que ce vallon de la Neuvache.

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    Sylvain Clapot - Photographe

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